Dans le rétro de PSA La Janais

Tous les week-ends, l'équipe de l'Enquête PSA vous fait revivre l’histoire de La Janais. Événements marquants de la vie de l’usine, témoignages, anecdotes… Des images obtenues en collaboration avec l’Institut National de l’Audiovisuel (INA), à découvrir sans attendre.

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Cette semaine, retour sur l’inauguration de l’usine de La Janais par le général de Gaulle lui-même. Le 10 septembre 1960, le président de la République, en voyage officiel, se rend à bord de sa mythique DS à Chartres-de-Bretagne pour visiter les chantiers Citroën. L’usine apporte alors des promesses de développement exponentiel pour la Bretagne, et la marque aux chevrons devient une fierté régionale.

« C’est la première fois depuis Henri IV et Louis XIII que la commune reçoit un chef d’Etat ! » Raymond Fillaut, président de l’association Mémoire du pays chartrain, n’est pas peu fier lorsqu’il raconte la venue du général de Gaulle à Chartres-de-Bretagne. Et il n’est pas le seul. Le maire de l’époque, Antoine Châtel, et le président général de Citroën, Pierre Bercot, se pressent pour accueillir en grande pompe la délégation présidentielle.
 

Après avoir signé le livre d’or de la commune, De Gaulle se rend sur les chantiers de l’usine, où il est censé lancer la première presse de l’atelier d’emboutissage. Seulement, tout ne se passe pas comme prévu. Un chapitre du livre Chartres en Bretagne, écrit par les membres de l’association d’histoire chartraine et dédié à Citroën, relate cet événement : « Au moment où il appuie sur les boutons de mise en marche de la dite presse, une coupure de courant se produit. (...) Les techniciens ayant répété maintes fois la mise en marche de la presse jusqu’à l’arrivée du général, le transformateur, trop sollicité, avait disjoncté au plus mauvais moment. »

Imperturbable, De Gaulle aurait alors simplement déclaré : « Cela n’est rien, je pense que cela marchera. Continuons ! »

Citroën : une fierté régionale

Les deux usines Citroën voient le jour à Rennes dans les années 1950. La première en 1953, sera connue sous le nom de l’usine de la Barre Thomas ; elle se spécialise dans la production de roulements à billes et de pièces de caoutchouc. La deuxième en 1959, deviendra la « célèbre » La Janais, dont les premières voitures sortiront des chaînes de montage dès 1961.
Pour les dirigeants de Citroën, Rennes a l’avantage d’être située au cœur d’un réseau ferroviaire et routier. Mais surtout, la ville dispose d’une main-d’œuvre importante et bon marché, les salaires moyens étant de 20 à 30% moins élevés qu’en région parisienne.
Les élus locaux dépensent beaucoup d’énergie pour aider à l’implantation de l’usine, en proposant de nombreuses exonérations fiscales et aides au logement. L’un des plus actifs est Henri Fréville, maire de Rennes de 1953 à 1977, qui se démène pour voir arriver la famille aux chevrons sur le sol breton.
A l’époque, la Bretagne a le vent en poupe : implantation de l’usine EDF dans l’estuaire de la Rance, établissement de lignes ferroviaires, et arrivée de Citroën. Tout est fait pour contribuer au développement économique de la région.
 

Prochain rendez-vous : samedi 16 mars. Entretien avec la veuve de Yannick Frémin, ouvrier syndicaliste et emblème du combat des ouvriers contre le patronat, qui a défrayé la chronique en 1967. Soutenu par le clergé et la presse bretonne, Yannick Frémin a été à l’origine des premières manifestations de l’usine. Celles pour sa réintégration chez Citroën. Après s’être fait gifler par son supérieur, Frémin est licencié. Malgré la colère des salariés descendus le soutenir dans la rue, il ne sera jamais réintégré. Yvette Frémin, son épouse, livre sa version de l’histoire.




 

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