Substitut du procureur général à Rennes, Stéphane Cantéro endosse depuis quelques mois une autre robe, celle d'écrivain. Après une première diffusion sur les réseaux sociaux, privée, ses histoires courtes viennent d'être publiées.
Ses histoires ont commencé sur Facebook. L'été dernier, Stéphane Cantéro diffuse un à deux récits, très courts, sur sa page personnelle. "C'était pour faire un peu de lien avec les copains, qu'on voyait moins avec la crise sanitaire."
Une page, quatre maximum. Il s'impose, ce format, cette "contrainte" car il sait qu'en ligne les gens lisent rapidement. Lui-même se souvient avoir apprécié l'exercice, tenté par d'autres : les Nanofictions de Patrick Baud sur Twitter, ou "Microfictions" de Régis Jauffret.
A propos de son style, il dit : "J'aime pousser des raisonnements jusqu'à l'absurde, railler certaines croyances, être incisif." Il explique vouloir avant tout s'amuser.
Les amis prennent l'habitude, réclament lorsqu'il ne publie rien. Au bout de la centième, sa femme l'encourage à taper à la porte d'un éditeur. Aujourd'hui, un recueil d'une cinquantaine de pages est publié, aux éditions Hedna.
Pico-Romans, courtes nouvelles, de la fiction pure à la biographie romancée, lire un extrait
Stéphane Cantéro joue avec les mots derrière son clavier. Dans sa vie professionnelle, il use des mots aussi pour rendre la justice. Substitut du procureur général à la cour d'appel de Rennes, il a affaire "à l'humanité, dans ce qu'elle a de plus sale, mais aussi de plus touchante."
Son droit de réserve l'empêche évidemment d'évoquer des procédures. Ses petites histoires sont tout de même inspirées de son quotidien. "Cela me nourrit, le regard que je peux avoir sur des travers, des drames, sur ce qui se passe dans la société."
Avec l'édition de ses écrits, il franchit un nouveau cap, celui d'être lu, au-delà de son cercle. Enthousiaste, il confie avoir envie de plus et pourrait se lancer dans un roman.