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Habitat partagé. Des quinquagénaires ont fait le choix de vivre ensemble.

La Bigotière en Ille-et-Vilaine est un habitat partagé.

Dans le hameau de la "Bigotière" dans le nord de l'Ille-et-Vilaine, six couples d'amis partagent leur lieu de vie et leurs savoir-faire. Immersion dans leur habitat partagé et récit de la naissance du projet dans un documentaire : "Desseins communs". Republication.

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Jean-Luc, Isabelle, Denis… Six couples d'amis ont décidé de se partager une ancienne ferme à la campagne. Un lieu-dit qui s'appelle la Bigotière, au nord de l'Ille-et-Vilaine. Ils ont 50 ans ou plus et ils ont fait le choix de vivre ensemble pour faire encore plus de choses en commun. 

Leur cadre de vie ? Cet ancien corps de ferme composé de trois grandes bâtisses. Un décor partagé entre espaces privés d'habitation, lieu de réunion, lieu d'accueil et des champs tout autour. 

La Bigotière a de quoi faire vivre leur idéal de convivialité, d'entraide et d'amitié. Le film de Valérie Chopin retrace cette expérience de vie.

Aller plus loin dans le partage 

Ces douze amis se connaissent depuis que leurs enfants sont petits. Ils ont tissé leurs premiers liens d’amitié dans le réseau des parents d'élèves. Les enfants devenus adultes, ils choisissent d'aller plus loin dans le vivre-ensemble.

Il faudra 2 à 3 ans de réflexions et de recherches pour définir les contours du projet qui doit tenir compte des uns et des autres. La ferme de la Bigotière, près de Dol de Bretagne, est ce lieu idéal.

Une fois le bien acquis, ils se lancent alors dans un chantier de rénovation écoresponsable, collaboratif et participatif. La famille, les amis, les voisins mettent la main à la pâte.

Pour s'inscrire dans la commune, que ni les uns ni les autres ne connaissent, ils prennent part dans le conseil municipal et s'investissent dans les associations locales.

Bien vivre individuellement pour bien vivre ensemble

" Le bien-être collectif n'existe pas, s'il n'est pas aussi individuel" souffle Jean-Luc, l'un des habitants. Pour vivre leur vie au mieux, une dynamique de changement se lance. Certains se lancent dans des reconversions professionnelles et trois initiatives naissent. 

  • Un lieu de vie : Trois petits pas

Une structure d’accueil voit le jour. Elle est dédiée à de jeunes parents souffrant d’isolement et l'association travaille avec l’aide sociale à l’enfance du département.  

  • L’Escale pain

Gilbert, ancien responsable à l’équipement du département, se reconvertit en boulanger et monte son fournil. "L’Escale pain" ouvre ses portes au public et devient un lieu d'échange. Seuls les produits locaux, des farines et du levain sont utilisés.  

  • Une association, Les paniers du ruisseau

Jean-Luc quitte la fonction publique et se lance dans la création d'une association "les paniers du ruisseau". Tous les vendredis après-midi, plusieurs producteurs se regroupent à la Bigotière pour distribuer de quoi garnir les paniers de produit locaux.

Le respect de l'espace de vie de chacun

Toutes ces énergies créatives résultent de la dynamique du collectif. Mais c'est sans oublier le respect commun de la sphère privée au sein du groupe. Freiner, s’opposer, échanger, régulièrement les amis prennent le temps de se réunir. Les arguments sont avancés et l’écoute est consensuelle. 

Nous sommes parfois des semaines sans nous croiser, en fonction des activités des uns et des autres, ou simplement par choix du moment

Anne, l'une des habitantes de la Bigotière

Anne, l'une des habitantes de la Bigotière, confie à Valérie Chopin dans le film "Desseins communs" "qu'ils sont parfois des semaines sans se croiser, en fonction des activités des uns et des autres, ou simplement par choix du moment ".

L'été, la Bigotière se transforme en lieu d'évènements culturels, d'accueil ou de chantiers partagés.  Pour Christine, l'une des habitantes de la Bigotière, "L'été, c'est une vraie fourmilière, c'est très convivial."

La communication entre eux est essentielle. "S'il y a un accro, c'est forcément dû à un manque de dialogue" témoigne Henri. Les choses sont dites et réfléchies. Ils ont appris à s'écouter d'abord. Puis vient le temps des décisions. "S'il y a concessions, elles sont toujours éclairées" poursuit-il.

S'accompagner dans les difficultés liées à la vieillesse

L'aménagement de leur espace privé a été conçu dans la perspective d'accueillir leurs parents, si besoin, mais aussi, pensé pour s'accompagner entre eux dans les difficultés de la vie liées à la vieillesse. Pour Eugénie, accueillie récemment chez deux de ses enfants, pas de doute : " il y a de l'amitié derrière tout ça ". Pour Anne et Henri, "c'est un juste retour des choses". Ils ont tous conscience que ce sont les prochaines étapes qu'ils vont vivre ensemble.

Pour moi, ce qui me donne envie de vieillir ici, c'est d'être entouré des amis dans ce lieu vivant, il n'est pas question de vieillir ailleurs !

Jean-Luc, habitant à la Bigotière

Prendre le temps de s’amuser 

Les moments conviviaux ne manquent pas. Les occasions de fêter ou de célébrer un évènement s'organisent sous le préau ou dans la salle commune. La bonne humeur, la guitare et le chant sont au rendez-vous. 

Le dessinateur Emmanuel Lepage et la journaliste Valérie Chopin racontent l'habitat partagé en dessins et en images. 

C'est sur le plateau de l'émission matinale qu'elle présentait sur France 3 Bretagne que Valérie Chopin a rencontré Jean-Luc pour la première fois. Lui et ses amis n'en étaient encore qu'à l'ébauche d'un projet d'habitat partagé, mais elle est séduite par le dessein commun du groupe. Elle en fera d'abord une série de reportages pour les JT de France 3 avant de se lancer dans la réalisation de ce documentaire.

De son côté, Emmanuel Lepage, dessinateur de bandes dessinées, s'intéresse lui aussi au projet de la Bigotière. C'est une expérience qu'il connaît. Lui-même a grandi, dans les années 70, dans une communauté. Lorsqu'il a fallu quitter le lieu où il a grandi, ce fut une déchirure : "C'est sûrement un de mes premiers traumatismes. J'ai eu le sentiment de quitter un paradis" soupire l'auteur.

Dans son album "Cache cache Bâton" , Emmanuel Lepage explique le besoin de comprendre ce qui a poussé ses parents à créer une vie communautaire. 

Un album et un film qui se complètent

C'est ce que le film "Desseins communs" de Valérie Chopin raconte aussi dans son documentaire. Elle filme les croquis d'Emmanuel Lepage, et il dessine ce qu'elle capture en image.

"Desseins communs" un documentaire de Valérie Chopin à voir sur France 3 Bretagne, jeudi 21 septembre 2023 à 22 h 45, et sur france.tv.

 

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