VIDÉO. Pourquoi les tiers-lieux se multplient-ils en Bretagne

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Le tiers-lieu de l'association Kerbouzier, à Melgven, est installé sur l'ancien terrain du camping municipal. Ici, on y apprend l'écoconstruction
Le reportage de Gwenaëlle Bron et Alexandre Remond ©France 3 Bretagne

Exercer son métier, imaginer de nouveaux modèles de société et les partager, voilà ce qui anime les tiers-lieux qui poussent ici et là. On en recense 3.500 en France, dont 300 en Bretagne. D'abord métropolitains, ils se développent désormais en grande majorité dans les territoires ruraux. Reportage dans le Finistère.

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Espaces de co-working, friches culturelles, habitats et jardins partagés... Les tiers-lieux abritent une multitude de savoir-faire qui ouvrent le champ des possibles. "On peut y inventer d'autres manières de travailler" souligne Françoise Maine, laquelle coordonne le plus grand tiers-lieu de France en milieu rural : les Ateliers Jean-Moulin, à Plouhinec dans le Finistère.

"Faire bouger les lignes'

Aménagé dans un ancien lycée, cet espace de 12.000 m2 accueille, depuis trois ans, entrepreneurs, associations, artistes et artisans. Parmi eux, Adrien Coroller, maître sculpteur. L'homme opère un retour aux sources car, ainsi qu'il le raconte, c'est ici qu'il a appris à travailler le bois. "J'ai été élève dans ce lycée de 1998 à 2000, dit-il. J'en suis sorti pour devenir menuisier en bâtiment. Puis, j'ai bifurqué vers le métier de sculpteur. J'ai quitté la Bretagne à 23 ans, pour apprendre ce nouveau métier. Je rentre au pays à 40 ans pour monter un atelier et transmettre ce que j'ai appris".

Aux Ateliers Jean-Moulin, on ne travaille pas chacun dans son coin. Ce site de production et d'apprentissage - qui intègre également de l'hébergement permettant à des travailleurs saisonniers, de jeunes actifs ou des stagiaires de se loger à moindre frais - croise entre elles des compétences différentes où l'on apprend des uns et des autres. "Il y a un vrai dialogue entre les cultures de métiers, un vrai mélange entre les gens qui savent faire et ceux qui débutent, explique Françoise Maine. Les rouages de la transmission se mettent en place".

Militante de la première heure de ce concept, Françoise Maine considère que le tiers-lieu "peut être un formidable moteur de développement économique. Aux Ateliers, une économie locale s'est créée en lien avec celle du territoire". Cet espace hybride brasse les parcours et les projets. "Au bout du compte, ce que l'on veut, c'est changer le monde, sourit la coordinatrice du site. Mais pour changer le monde, il faut faire bouger les lignes. Ces tiers-lieux sont des espaces où on peut faire bouger les lignes".

300 tiers-lieux en Bretagne

Le terme tiers-lieu est apparu à la fin des années 80, aux États-Unis. Le sociologue Ray Oldenburg le définit comme "un lieu où les personnes se plaisent à sortir et se regrouper, situé hors du domicile et de l'entreprise".

La France compte 3.500 tiers-lieux dont 300 en Bretagne. On les trouve aujourd'hui essentiellement hors des grandes métropoles. 60 % d'entre eux assurent de la formation. Ils sont aussi acteurs de la transition écologique et de la fabrication locale, de même sont-ils engagés dans des actions culturelles.

La gouvernance de ces espaces est partagée, "horizontale, comme le souligne Léa, charpentière et accompagnatrice en écoconstruction au sein de l'association Kerbouzier, à Melgven. Et ça, cela change totalement l'ambiance de travail. On apprend autant de ceux qui viennent en formation que eux apprennent de nous".

L'association a monté un tiers-lieu sur le terrain de l'ancien camping municipal mis à disposition par la mairie. Ici, on y construit des habitations en paille et en terre, à la faveur de chantiers participatifs ouverts à tous. Ces paillourtes accueilleront, à terme, vacanciers, marcheurs ou cycliste à la nuitée. 

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