Dans les salles réfrigérées de l’Etablissement français du sang (EFS) à Rennes, les étagères sont désespérément vides. Les médecins appellent les donneurs à se mobiliser. Les stocks sont en dessous du seuil de réserve de sécurité.
"Pour faire face aux besoins des malades et des blessés, il faut 10.000 poches de sang chaque jour " explique Julien Robinet, responsable de la collecte et de la production des produits sanguins à l’Etablissement français du sang Bretagne (EFS). "Le seuil de sécurité a été fixé à 90.000 poches, neuf jours de besoin. Mais là, nous sommes à 80.000. On n’a jamais vu ça."
La faute au Covid-19
Depuis le début de la crise sanitaire, les collectes de sang ont été complètement désorganisées. Toutes celles qui étaient prévues dans les universités ont été annulées : les étudiants étaient confinés à leurs domiciles. Idem pour les collectes en entreprises puisque les salariés télétravaillaient. Entre l'école à la maison, la peur de la maladie et toutes les difficultés que la pandémie a généré dans nos vies, la fréquentation des donneurs a chuté.
En 2020, selon le rapport annuel de l'EFS, les dons ont baissé de 2,62%, cela représente 105.920 dons. Sur les prélèvements de plasma, les chiffres sont encore plus alarmants : -10,9%. Très vite, les stocks ont commencé à diminuer puis à se tendre.
Car les maladies et les accidents eux n’ont pas diminué.
? #UrgenceDonDeSang : Les groupes ?️,?️,?️,? sont activement recherchés ! ? pic.twitter.com/ZtN3gZN4KZ
— Établissement français du sang (@EFS_dondesang) September 10, 2021
Le sang, un produit précieux
Les globules rouges sont necéssaires pour traiter les patients en cas d’hémorragies, d’accidents ou d’opérations chirurgicales.
Les plaquettes aident les patients souffrant de cancers, comme les leucémies ou les lymphomes.
Et les personnes atteintes de déficits immunitaires ont besoin de transfusions de plasma.
Un produit fragile aussi
Mais ces produits sanguins n’ont qu’une durée de vie limitée : un et trois ans pour le plasma, 42 jours pour les globules rouges et seulement sept jours pour les plaquettes.
"On a besoin de dons tous les jours pour renouveler les stocks, insiste Julien Robinet. Or, ces deux dernières semaines, la fréquentation des collectes a chuté de 20%. 80.000 poches, huit jours de réserve en moyenne, c’est trop peu, car pour certains groupes sanguins, on est encore en dessous. On ne veut pas être obligés de demander aux hôpitaux de déprogrammer des opérations chirurgicales non urgentes."
Sur son site internet, l’Etablissement français du sang recense toutes les collectes et donne les adresses de toutes les maisons du don.
Grâce aux donneurs, 1 million de personnes sont soignées chaque année.