"Les entreprises sont plus solides qu’il n’y paraît", le bon bilan du tribunal de commerce de Rennes

Cette année 2020, malgré la Covid-19, il y aura eu 42% de dépôts de bilan de moins auprès du tribunal de commerce de Rennes. François Flaud, son président, y voit un tissu économique « plus résilient qu’on veut bien le dire », malgré une détresse bien réelle dans certains secteurs.

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Les chiffres sont conformes à ce qu’on trouve dans l’ensemble du territoire. A Rennes, le tribunal de commerce a enregistré 42% de dépôts de bilan en moins cette année 2020, soit 264 entreprises contre 456 l’année dernière. En 2008, année la plus noire du tribunal, on avait enregistré près de 600 dépôts de bilan.

C’est le signe selon François Flaud, le président du tribunal de commerce de Rennes, que "le tissu économique est plus résilient que l’on veut bien le dire".  

La plupart des gens qui font des commentaires à l'heure actuelle n'ont pas une vision suffisamment globale de ce qu'est la situation des entreprises en France aujourd'hui.

Bien sûr, il y a les PGE, les prêts garantis par l’Etat. 17% des entreprises les ont demandés et obtenus. "Cela veut dire que près de 80 % des entreprises ne l’ont pas demandé. Les patrons connaissent leur entreprises et ont estimé qu’ils allaient pouvoir passer cette crise" explique François Flaud, qui voit en 2021 une année difficile, mais pas catastrophique pour la survie des entreprises.

En outre, selon l’ancien chef d’entreprise, "les aides de l’Etat ont été parfaitement calibrées et conformes aux attentes des chefs d’entreprise".

PGE, reports de charge, chômage partiel ont-ils maintenu les entreprises hors de l’eau, en remettant l’inéluctable à plus tard ? François Flaud ne le croit pas. Tout comme il relativise ce que l’on entend sur les plateaux TV.

"Vous savez, vous ne trouverez pas un chef d’entreprise pour dire que tout va bien" glisse-t-il, "mais des chiffres montrent que pour 20% d’entre eux, le Covid a permis une hausse de leur chiffre d’affaire". Mais que l’on ne s’y trompe pas, "ceux qui ne vont pas bien le crient très fort, et ils ont raison". Et de citer des restaurateurs qui, quand bien même garderaient de la trésorerie, sont rongés par le manque d’activité.

Les conciliations en hausse

Elles sont joué un rôle d’amortisseur de la crise également, mais sont de plus en plus nombreuses et vertueuses au fil des ans. Ce sont ces nouvelles missions des tribunaux de commerce, qui aident les chefs d’entreprises à trouver des solutions à leurs problèmes par la conciliation.

Exit le redressement judiciaire systématique. De plus en plus d’entreprises fragilisées, car il y en a, ont eu recours à ce mandat ad hoc donné au tribunal judiciaire, pour faire intervenir exports-comptables, avocats, conseillers financiers avant que cela aille trop mal.

"C’est une nouvelle activité du tribunal de commerce qui se développe beaucoup" plaide François Flaud, qui tient à faire connaître ce rôle préventif, "car le tribunal de commerce est associé à la sanction, et non à la prévention".

Près d’une centaine d’entreprises a eu recours à cette conciliation, qui a abouti. Une centaine d’autres sont actuellement en cours. Ce sont autant de redressements judiciaires, voire de dépôts de bilan évités.

 

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