Environnement : comment Rennes lutte contre le gaspillage de l'eau

L'eau est devenue une ressource à préserver et un enjeu pour les villes. Comment ne pas la gâcher alors que sa circulation naturelle a été transformée par la main de l'homme ? 

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Il est 9 h, Gérard Bellamy est au volant de son camion laveur de rues depuis 4 h 30. C’est le moment de refaire le plein d’eau pour nettoyer les rues du centre-ville, entre les soirées étudiantes, parfois mouvementées, et les marchés, les petits camions ne chôment pas : ils ont 581 kilomètres de voirie à entretenir. Gérard se dirige vers la piscine Saint-Georges où une petite borne a été installée. Pendant que les nageurs brassent, crawlent et papillonnent dans le bassin, Gérard fait le plein !


Un circuit pour l'eau de la ville, pour éviter le gaspillage


Tous les jours, pour des questions sanitaires, les piscines doivent renouveler leur eau de 30 litres par baigneur par jour. Sachant que 110 000 personnes fréquentent la piscine chaque année,  cela fait un sacré problème de robinets, et un sacré volume d’eau !

Longtemps, les m³ d’eaux usées de la piscine sont partis dans les canalisations. Et puis, on a imaginé qu’ils pouvaient être utiles. Depuis, chaque litre d’eau sert au moins cinq fois : d’abord pour se baigner, ensuite l’eau "usée" des bassins est réemployée une premiere fois dans les pédiluves. Puis, elle sert une seconde fois à préchauffer l’eau de ville qui arrive. Grâce à un système d’échangeur, l’eau des pédiluves à 28 degrés va donner sa chaleur à celle qui part remplir les bassins. Et ce n’est pas fini, l’eau sert ensuite à nettoyer les filtres de la piscine, Et pour terminer, elle est donc déversée dans un bac réservoir pour laver les rues ! 

Sur les 3 000 m³ d’eau nécessaire au nettoyage des rues de Rennes, 2 000 viennent d’eaux récupérées. Un gain en matière d’économie, un gain surtout pour notre  environnement.

Aujourd’hui, en Ille-et-Vilaine, seules 7 % de nos masses d’eau sont en bon état écologique. Notre eau est fragile, précieuse, il faut la préserver : si 71 % de notre terre est recouverte d’eau, 97% de cette eau est salée, 2% prisonnière de la glace, il nous reste donc 1 % pour boire, nous laver, arroser. 


Repenser les aménagements, pour redonner sa place à l'eau


Il y a un siècle, en France, nous consommions 20 litres d’eau par jour, par habitant. Aujourd’hui, nous en puisons 148 ! Depuis quelques années, des associations, comme WWF, calculent l’Empreinte Eau : le volume virtuel nécessaire pour produire des biens ou des aliments : pour que pousse un kilo de blé, il faut 1 300 litres d’eau, 3 000 litres pour un kilo de riz. Sachant qu’un bœuf va manger de l’herbe et des céréales pendant plusieurs années, on estime qu’un kilo de viande rouge nécessite 15 000 litres d’eau. Du côté de l’industrie, la fabrication d’un jean consomme 11 000 litres d’eau, la construction d’une voiture, 30 000 litres !

Ces dernières années, même si cela fait sourire en dehors de la région, la Bretagne a connu plusieurs épisodes de sécheresse et de restrictions d’eau ! L’été dernier, nos rivières étaient au plus bas, dans les champs, l’herbe avait pris une vilaine couleur jaune. 

La faute peut être à certains de nos aménagements, avec les routes, les maisons, les parkings, les grandes surfaces, nous avons artificialisé des hectares de terre. Dans les années 60, quand les villes ont commencé à s’agrandir pour les arrivées et les évacuations d’eau, les aménageurs avaient une solution : les canalisations ! Il fallait que l’eau arrive très vite… et reparte encore plus vite ! 

Aujourd’hui, dans les nouveaux quartiers, comme aux prairies Saint-Martin, on essaye au contraire de garder l’eau, de faire en sorte que la pluie s’infiltrer dans le sol là où elle tombe. On crée des fossés, des mares, qui bientôt peut être accueilleront des insectes, des grenouilles, de la biodiversité. Une eau et une nature mieux protégée !
 
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