Depuis trois ans, le festival de cinéma Travelling s'invite au CHU de Rennes. Plusieurs événements y sont proposés comme un ciné-concert pour les jeunes patients. Pour le personnel et les enfants s'ouvre alors une parenthèse, le temps d'oublier un peu les soins.
Depuis trois ans, Travelling part à la rencontre des patients du CHU de Rennes. Mickaël Christien, infirmier, a initié cette démarche avec l'envie de faire rentrer le festival dans l'hôpital. Il croit aux vertus relationnelles d'un travail entre patients et soignants, au-delà du soin.Jacques Froger, responsable des actions éducatives et culturelles pour Clair Obscur (organisateurs de Travelling) explique : "chaque service a mis en place un comité, incluant patients et personnel médical pour travailler sur l'organisation du festival. Des projections, des rencontres avec les réalisateurs, ainsi que des ateliers (découverte des techniques du cinéma ou ligth-paiting) sont proposés."
Cette année, les enfants et adolescents ont pu assister à un ciné-concert avec la projection du film "Dr Jekyll et Mr Hyde" accompagnée de Loup Barrow un musicien aux étranges instruments. Cet événement a été rendu possible grâce à l'implication du service d'onco-hématologie, de l'association les Petits Princes ainsi que de plusieurs mécènes.
Travelling hors les murs
Aller au devant d'un public "empêché" est une volonté du festival qui se déplace aussi dans les centres pénitentiaires de Rennes. Ce travail avec les prisons a commencé il y a 8 ans, en partenariat avec la Ligue de l'Enseignement. Des ateliers de réalisation ont été mis en place comme à la prison des femmes et même abouti à un film d'animation. Travailler en milieu carcéral n'est pourtant pas si simple comme l'explique Jacques Froger "il y a beaucoup de restrictions, c'est difficile ensuite de promouvoir et de diffuser le film car il faut beaucoup d'autorisations. Dans le cas du film d'animation, les détenues avaient fait les voix, on voyait leur nom au générique...". Les ateliers ont depuis été arrêtés.Aujourd'hui, des projections sont toujours organisées, avec des débats en présence des équipes des films. Dans ces moments, les points de vue se confrontent car comme le rappelle Jacque Froger "le cinéma c'est évidemment une question de point de vue ! Et le prisme n'est pas du tout le même pour ces personnes en détention."