Le parquet de Paris a ouvert une enquête visant le PSG pour "discrimination fondée sur l'origine, l'ethnie ou la nationalité", après les révélations sur le fichage ethnique au club. À l'origine de l'affaire, Marc Westerloppe, actuel responsable du suivi technique des joueurs du Stade rennais.
L'enquête a été ouverte vendredi. Elle a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance contre la personne (BRDP). Elle vise également les chefs de "traitement de données à caractère personnel sans autorisation", "enregistrement ou conservation de données personnelles faisant apparaître directement ou indirectement les origines raciales ou ethniques" et "collecte de données à caractère personnel par un moyen frauduleux, déloyal ou illicite", selon une source policière contactée par l'AFP.
Un fichage illégal
Un collectif de médias européens, dont Mediapart et Envoyé Spécial en France, a révélé le 8 novembre que de 2013 au printemps 2018, la cellule de recrutement du PSG avait mentionné des critères ethniques dans ses fiches d'évaluation de jeunes joueurs, classés comme "Français", "Maghrébin", "Antillais", "Africain".Après ces révélations, la Ligue des droits de l'homme (LDH) avait porté plainte contre X pour "discrimination" et pour "collecte et traitement de données à caractère personnel faisant apparaître les origines raciales ou ethniques".
L'initiative d'un homme : Marc Westerloppe
Le PSG avait confirmé l'information et ouvert une enquête interne. Le club avait dénoncé une "initiative personnelle du responsable de ce département". Autrement dit, une initiative de Marc Westerloppe, ciblé par Mediapart, et parti cette année au Stade rennais. Le technicien est venu dans les valises d'Olivier Létang, ancien directeur technique du PSG et actuel président du Stade rennais. Au club breton, il est en charge responsable du suivi et du développement individuel des joueurs.Dans un communiqué diffusé par son avocat il y a quelques jours, Marc Westerloppe avait assuré n'avoir "jamais commis quelque acte de discrimination que ce soit", et avait affirmer "initier dès à présent toutes les actions judiciaires qui s'imposent", pour "lever ces suspicions infondées" et être "rétabli dans son honneur".
Le PSG, qui a remis jeudi soir son enquête interne à la ministre des Sports Roxana Maracineanu, a assuré qu'il n'y avait "pas eu de cas avéré de discrimination", malgré l'existence d'un fichage ethnique, et annoncé "des mesures visant à renforcer
les pratiques éthiques" en son sein.