Grève SNCF : "Le centre de la question ferroviaire, c'est la casse du service public" (CGT Bretagne)

Derrière les fortes perturbations du trafic, quelles sont les raisons de la grève ? Pour Yannick Tizon, secrétaire général de la CGT Bretagne, le problème n'est pas de défendre le statut des cheminots. Résumé des principales revendications des cheminots en grève.

N'attaquez pas Yannick Tizon sur la question du statut des cheminots!  "Tout ça ce n'est que le brouillard de la stratégie de communication de Macron". Pour lui les syndicats sont simplement unanimes à défendre un réel service public pour tous les citoyens sur l'ensemble du territoire.


Le vrai problème : le maintien du service public de transport ferroviaire

Quand on lui parle de la dette de 50 milliards, il répond que l'Etat devrait commencer par prendre 6% de la Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) pour rembourser cette dette voulue par les précédents gouvernements. Il me tend le petit journal gratuit "La vraie info" édité par cheminotcgt.fr. . L'article explique que l'Allemagne, l'Espagne et la Belgique ont repris la dette de leurs sociétés nationales respectives mais pas la France. Une dette due en grande partie au financement des lignes TGV depuis les années 80 et passée de 32 à 52 milliards ces dix dernières années.

Selon lui, aujourd'hui le gouvernement voudrait se désengager du financement des petites lignes. Il pourrait  en confier le financement et l'entretien aux Régions. Selon les syndicats qui s'accordent sur une plateforme unitaire, ce serait condamner 8 à 14000 kilomètres de petites lignes.
Yannick Tizon reconnaît cependant que notre région est plutôt favorisée : "En Bretagne le Conseil Régional à pris de bonnes initiatives pour la continuité du service public".


L'ouverture à la concurrence

La CGT et les autres syndicats de la plateforme unitaire voient la mise en concurrence comme un système inefficace. D'abord parce que, selon eux, les sociétés privées iront au plus rentable et ne sauront pas s'adapter aux contraintes techniques de l'exploitation ferroviaire dans son ensemble comme elles l'ont déjà démontré avec le fret de marchandises. Ensuite elle craint un fort dumping social sur les conditions de travail et les salaires.
Pour le secrétaire général des cheminots CGT :

La privatisation c'est à terme la casse du service public

C'est pour cela que la CGT souhaite le maintien du "statut de cheminot" et est même prête à négocier son amélioration.


La forme de la grève

Yannick Tison explique que les syndicats ont du s'adapter au calendrier législatif du gouvernement depuis le projet de loi d'habilitation à légiférer par ordonnances jusqu'aux ratifications par le Parlement et le Sénat, en passant par la validation du Conseil d'État... Un calendrier de trois mois. "Mais, ajoute Yannick Tison, le Gouvernement dispose à chaque séquence de grève d'une nouvelle chance d'ouvrir de véritables négociations"
Avec deux jours de grève tous les cinq jours, les syndicats créent des séquences de grève qui sont à chaque fois couvertes par un préavis différent. 

Interviewé par Valérie Chopin dans le 12/13 de France 3 Bretagne le 3 avril 2018, premier jour de la grève de la SNCF



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