Les médecins libéraux ont commencé leur grève lundi 26 décembre. Depuis, le Samu croule sous les appels alors que la situation était déjà tendue aux urgences. Le chef des urgences du CHU de Rennes appellent tout de même les patients à consulter en cas de difficulté de santé.
À Rennes, comme dans d'autres villes, la grève des médecins libéraux, qui a débuté lundi, provoque une saturation des urgences. Le professeur Louis Soulat, chef des urgences au CHU de Rennes et Vice-président de Samu-urgence de France lance l'alerte. Malgré la grève, les personnes qui se sentent mal ne doivent pas attendre avec de consulter.
Identifier rapidement les urgences vitales
"La situation est tendue avec une augmentation d’activité, par rapport aux autres années, de 30 % aux urgences et principalement au SAMU-SMUR avec beaucoup d’appels au centre 15. Les patients n’arrivent pas à joindre de médecin traitant", explique le professeur Soulat.
Les urgences, qui avaient déjà une activité très dense depuis trois semaines, ont dû renforcer l'organisation de la plateforme du centre 15. "Notre priorité est de décrocher rapidement les appels pour identifier les urgences qui nécessitent une prise en charge immédiate comme les AVC, les malaises, les infarctus… ”, rappelle le professeur.
"On manque cruellement de lits d'hospitalisation"
Pour le professeur, cette grève des généralistes n'arrive pas au bon moment. "On n’a jamais connu une activité avec trois épidémies en simultané. On met en danger les patients et les personnes sur le terrain. On maque cruellement de lits d’hospitalisation", regrette-t-il. Il continue : "On connait la pire crise épidémique de ces dernières années, mais notre système est aussi saturé. Nos équipes sont épuisées".
Cette grève n'est pas toujours facile pour les médecins libéraux. "Ça me déchire un peu. Des patients nécessitent un suivi, je suis quand même allé à domicile hier", admet Nicolas Hirth, médecin à Tregastel, dans les Côtes D'Armor. Cette dernière montre à quoi ressemblerait un quotidien sans médecin. "Les patients sont déjà en danger quotidiennement, car il n'y a pas assez de médecins".
Le ministre de la Santé condamne cet appel à la grève
Du côté du gouvernement, le ministre de la Santé, François Braun, "condamne fermement
l’appel à la grève lancée par certains médecins libéraux pendant cette période de fêtes de fin d’année", d'après son entourage. Le mouvement Médecins de demain tiens à souligner que "ces ‘certains médecins’ représentent plus de 15 000 médecins libéraux et qu’ils sont soutenus par les principaux syndicats polycatégoriels : l’UFMLS, la FMF et le SML".