Partis voir leur famille en Afghanistan au début de l’été, 45 Rennais dont 24 enfants scolarisés dans les écoles de Rennes, sont désormais coincés à Kaboul. La communauté afghane à Rennes, à l'image de Shah Ahmadi, se mobilise, et tente de trouver des moyens pour les faire rapatrier en France.
Depuis le 15 août dernier, l'inquiétude grandit au sein de plusieurs familles rennaises dont certains de leurs proches sont restés bloqués à Kaboul, la capitale de l'Afghanistan, notamment en raison de la prise de pouvoir des Talibans.
"45 personnes sont toujours à Kaboul dont 24 enfants", précise Shah Ahmadi. Ce commerçant rennais tente comme il peut de garder le contact et maintenir le lien avec ces familles qui se retrouvent piégées aujourd'hui depuis la fin du pont aérien. "Je prends des nouvelles tous les jours. Je suis en contact par WhatsApp ou Messenger."
Shah Amadi déplore qu'aucune mesure ne soit prise par le gouvernement pour tenter de trouver une solution d'urgence pour faire rapatrier ces familles. "Pour l'instant, elles vont bien mais elles commencent à perdre espoir. Les familles se sentent abandonnées par l’État."
Une grande inquiétude pour les jeunes filles
La plus grosse inquiétude concerne notamment les jeunes filles. C'est le cas d'une maman partie de Rennes avec ses trois enfants. "Ce sont des filles âgées de 13-14 ans qui sont très conscientes de la situation et de l'attitude des Talibans vis-à-vis des femmes," témoigne Shah Ahmadi. "Cela génère beaucoup d’inquiétude pour ces familles-là."
Shah Ahamadi décrit également la situation d'un couple bloqué avec leurs sept filles. Ils ont dû louer un petit appartement situé près de l'aéroport dans l'espoir d'être évacués.
Aujourd'hui, il tente de faire tout ce qu'il peut pour faire bouger les choses notamment en passant par les écoles de Rennes où sont scolarisés les enfants. "Les écoles vont faire en sorte de remonter les choses à l'académie de Rennes pour parler de la situation des enfants."
Mais en raison de la fin du pont aérien, peu de solutions s'offrent aux familles pour quitter le pays. "Ce qui peut être envisageable, c'est un couloir humanitaire vers le Tadjikistan ou l’Ouzbékistan parce que la reprise de l’aéroport de Kaboul, il ne faut pas compter dessus avant au moins trois ou quatre semaines."
Certaines familles sur place veulent tenter de prendre en main leur destin et trouver une solution eux-mêmes. Un choix qui pourrait se révéler risqué et dangereux étant donné les nombreux points de contrôle mis en place dans tout le pays. "Sur le chemin terrestre, vous avez des Talibans postés partout", explique Shah Ahmadi. "Donc, s’il tombent aux mains de groupuscules plus extrémistes, cela pourrait très mal finir."
Une manifestation de soutien organisée à Rennes
Pour tenter de mobiliser sur ce sujet, Shah Amadi et plusieurs familles organisent une nouvelle manifestation de soutien. Elle aura lieu ce samedi 4 septembre de 14h à 18h sur l'Esplanade Charles-de-Gaulle à Rennes.