"J'espère que ma mère s'est réfugiée dans la maison en béton". À Rennes, l'angoisse des Mahorais après le passage du cyclone sur Mayotte

De nombreux habitants de Rennes tentent de joindre leurs proches à Mayotte, après que des rafales à plus de 220 km/h ont balayé l'archipel de l'Océan Indien, hier, samedi 14 décembre, lorsque le cyclone Chido s'est concentré sur le Sud du chapelet d'îles. Considéré comme plus ravageur que le cyclone de 1984, le bilan provisoire, au moins 14 morts, pourrait s'alourdir d'heure en heure.

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"Ma mère m'a appelée hier matin, samedi à 8h, mais la communication a été coupée tout de suite. Depuis, je n'arrive pas à la joindre, je suis très inquiète". Catherine, une Mahoraise de 42 ans installée à Rennes depuis dix ans, vit dans l'angoisse. La Bretagne compte environ 30 000 habitants originaires du département de Mayotte.

Le cyclone Chido est annoncé comme très meurtrier, 14 morts recensés ce dimanche 15 décembre matin, dans un bilan qualifié de très provisoire. Mais sur les réseaux sociaux, Catherine voit apparaitre des messages annonçant plus de 30 morts, dans un territoire qui compte 320 000 habitants.

Les habitations en tôle réduites en miettes

"Ma mère habite dans une case en tôle à Kahani", un village au Sud-Ouest de Mamoudzou, le chef-lieu du département. "Elle fait construire une maison en béton à côté de sa case, mais la maison n'a encore ni fenêtres, ni porte. J'espère qu'elle s'est malgré tout réfugiée dans la maison en béton." L'habitat en tôle concerne un tiers des résidents à Mayotte. Catherine tente sans relâche de joindre sa mère, comme elle tente de contacter l'une de ses filles, qui est rentrée vivre à Mayotte avec son père. "Ma fille habite une maison en béton, mais je suis quand même très inquiète".  

"La population a été surprise"

Interrogé par Franceinfo, le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila, s'inquiète d'autant plus qu'il constate que "la population a été surprise, car nous n’avons pas connu de gros cyclone depuis 1984. Les gens pensaient qu’on y allait y échapper, comme d’habitude, en étant protégé par Madagascar. Beaucoup se sont retrouvés piégés dans leur case en pleine alerte violette, mais il était impossible pour les secours d’aller les chercher. "

Le pire cyclone depuis 90 ans

Avec des rafales observées à plus de 220 km/h, le cyclone Chido est le plus intense à frapper le territoire ultra-marin depuis plus de 90 ans, selon Météo France. Selon les explications de François Gourand, prévisionniste à Météo-France, contacté par l'AFP, le cyclone Chido est "exceptionnel" car il a directement frappé l'archipel, tandis que sa puissance a été dopée par des eaux particulièrement chaudes dans l'océan Indien liées au changement climatique.

Le maire de Mamoudzou confirme que Mayotte est sans moyen de communication : en fin de journée samedi 14 décembre, "nous n'arrivions pas à joindre, ni le centre de commandement de la préfecture qui gère l'ensemble du territoire, parce qu'il n'y a pas de réseau téléphonique, ni nos autres collègues maires", a-t-il-expliqué à nos confrères de France Info.

Des secouristes et des médecins attendus

Samedi soir, le ministre démissionnaire Bruno Retailleau, qui va se rendre à Mayotte lundi 16 décembre, a annoncé l’envoi en « cinq vagues successives jusqu’à mercredi de renforts pour la sécurité civile », soit environ « 800 personnes ainsi que du matériel (…) mais aussi du personnel médical ». L'hôpital de Mamoudzou recense des centaines de blessés arrivés jusqu'à lui, souvent par leur propre moyen, et d'autres sont encore sous les décombres. 

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