Lamya Essemlali, la présidente de Sea Shepherd France, basée en Bretagne, s'était envolée avec des membres de son équipe pour le Groenland le 24 juillet. Son objectif était d'amplifier la pression médiatique autour de l'arrestation de Paul Watson, leader de l'ONG Sea Shepherd, et d'empêcher son extradition vers le Japon. Elle a pu le rencontrer en prison.
Paul Watson, le fondateur de l'ONG Sea Sheperd, a été arrêté le 21 juillet au Groenland par la police danoise alors que son navire faisait escale pour se ravitailler en carburant. Paul Watson avait comme objectif d'intercepter le nouveau navire-usine du Japon actuellement présent dans le Pacifique Nord.
Très vite, la résistance s'est organisée. Lamya Essemlali, présidente de l'association Sea Sheperd France jointe par téléphone le mardi 23 juillet 2024, alertait sur l'urgence de la situation : "Le juge du Groenland s'est donné jusqu'au 15 août pour prendre une décision, il faut faire vite. Je décolle demain. Il faut absolument empêcher une extradition vers le Japon. Si Paul est extradé au Japon, il mourra là-bas, on ne le reverra jamais", témoignait-elle.
Il était très agréablement surpris de l'ampleur de la mobilisation, notamment de la pétition, du soutien d'Emmanuel Macron.
Lamya EssemlaliPrésidente de Sea Shepherd France
Dès le 24 juillet, elle s'envolait avec des membres de son équipe pour le Groenland afin de tenter de faire bouger les choses. Ce mardi 30 juillet, dans un tweet, elle a donné des nouvelles rassurantes de Paul Watson : "Je sors de la prison. Paul a le moral, il a été extrêmement touché par tout le soutien qui s'organise pour sa libération à l'extérieur. Il était très agréablement surpris de l'ampleur de la mobilisation, notamment de la pétition, du soutien d'Emmanuel Macron. Il sait que s'il est extradé au Japon, il n'en reviendra jamais, mais il n'a pas peur. Il ne regrette rien. Quand je suis partie, il m'a regardé d'un air enjoué, enfantin, qui m'a donné les larmes aux yeux. Je retourne le voir demain et les jours suivants. Merci à toutes et tous de vous battre à nos côtés pour sa libération. Il n'est pas seul dans sa cellule. Nous sommes des milliers", a-t-elle conclu.
Je sors de la prison. Paul a le moral, il a été extrêmement touché par tout le soutien qui s'organise pour sa libération à l'extérieur. Il était très agréablement surpris de l'ampleur de la mobilisation, notamment de la pétition, du soutien d'Emmanuel Macron. Il sait que s'il est… pic.twitter.com/6heQHSYshc
— Sea Shepherd France (@SeaShepherdFran) July 30, 2024
Elle a également relayé un message du capitaine Paul Watson : "Merci à tout le monde pour votre soutien, pour les baleines et pour ma libération. J’apprécie énormément votre implication. Ensemble, nous pouvons défendre et protéger les grandes baleines des opérations de chasse illégale de la flotte baleinière japonaise. Merci la France, Le peuple de France s’est mobilisé pour soutenir nos campagnes de protection des baleines depuis deux décennies, pour défendre la vie et la diversité dans l’océan, dans la droite ligne de Jacques Cousteau et de Jules Verne".
Soutien de trois députés bretons
La semaine dernière, dix députés se sont mobilisés pour faire avancer le dossier. Parmi eux, trois députés bretons, Paul Molac, Jimmy Pahun et Hervé Berville, qui ont envoyé un courrier à Emmanuel Macron pour demander à l'État français d'intervenir afin d'éviter l’extradition vers le Japon de Paul Watson.
Arrestation de Paul Watson : mon communiqué de presse.@SeaShepherdFran @steph_sejourne pic.twitter.com/OKL7qA5KKZ
— Jimmy Pahun (@JimmyPahun) July 22, 2024
Rassemblement le 3 août à Rennes
La mobilisation s'organise également dans la région. À l'initiative de Sea Shepherd France et de Guizmo, chanteur du groupe Tryo, un rassemblement est prévu samedi 3 août à 14h, place de la République à Rennes. "Une opération coup de poing où l'on espère être nombreux", souligne Stéphane Cloitre, coordinateur de l'antenne de Sea Shepherd en Bretagne. Simultanément, d'autres rassemblements de soutien à Paul Watson auront lieu ailleurs en France, notamment à Lyon, Strasbourg, Lille, Paris, Marseille, Montpellier, Toulouse ou bien encore La Rochelle. "Et il y en aura d'autres d'ici le 15 août", conclut Stéphane Cloitre.