Comment moi, journaliste à France 3 Bretagne, je vis le confinement... Jour 10: Taille de printemps

Parce que nous vivons une période inédite et que je souhaite en garder une trace, parce qu'à l'heure où j'entame ce journal, la situation me paraît encore irréelle et qu'y mettre des mots la rendra peut-être plus concrète, parce que l'écriture est aussi une manière de ne pas céder à l'inquiétude.

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Jour 10 : jeudi 26 mars :  Taille de printemps

Les parents savent très bien que c’est lorsqu’ils n’entendent plus leurs enfants (particulièrement les garçons) qu’il faut commencer à s’inquiéter.

Quand j’ai annoncé, ce matin, au petit déjeuner qu’une fois les devoirs faits, « ce serait bien de prévoir une petite taille de printemps dans le jardin », je ne pensais pas que mes lardons le prendraient au sens premier du terme.

De fait, après notre petite séance de gymnastique quotidienne (très bénéfique à en juger par les courbatures qui ont suivi. Je remets le lien ici) et après avoir bien mis les choses au point, la veille au soir, à 8h45 sonnantes, chacun est parti dans son coin à son travail, eux à leurs devoirs, moi à l’audioconférence de rédaction quotidienne.

Au passage, permettez-moi de ramener ma fraise pour saluer vraiment les enseignants, qui, pour la plupart, d’après ce que je constate, ne ménagent pas leur peine : contenus en ligne, visio-conférences, coups de fil personnels, groupes d’échanges de classe, petits défis quotidiens pour la détente et même, cours de guitare en Facetime pour Numéro 2.

Bref, leur galette-saucisse avalée (ça a le mérite d’être vite préparé et de plaire à tous), je retourne à mes occupations professionnelles… dans un silence inhabituel, qui finit par me mettre la puce à l’oreille.

Un fauteuil installé dans le jardin, les voilà qui ont improvisé un salon de coiffure... pardon un « barber shop ». Mon Numéro 2 a troqué la guitare pour la tondeuse et s’acharne sur la tête de l’un de ses frères. « Tu m’fais à blanc sur les côtés et derrière et sur le dessus, tu laisses de la longueur ». Effroi... et fou rire parce que, visiblement, « barber », ça ne s’improvise pas. Il va bien falloir encore un mois de confinement pour rattraper tout ça…


Jour 9 : mercredi 25 mars: Les lentilles farcies

 


Mercredi, c’est relâche, en général pour moi. Relâche et aussi jour de marché.

La semaine dernière, j’avais été surprise de constater que celui de ma commune était maintenu et en avais donc profité pour faire le plein de fruits et légumes de saison… sans savoir que c’était la dernière fois avant un bon bout de temps. Dommage ! J’avais bien envie de manger des fraises (et merci de ne pas en tirer de fausses déductions).

 

A défaut de produits frais, on se rabat donc sur les légumes secs. Ça rallonge juste un peu l’hiver mais il parait qu’il n’a pas encore dit son dernier mot, celui là. En tout cas, cela tombe à pic. Je venais justement de tomber sur une recette de lentilles farcies particulièrement adaptée à ces temps de confinement ;-) !

 
 

Courses contre la montre



Trêve de plaisanterie. Il reste encore une semaine avant le 1er avril.

Après avoir vainement tenté de lancer une commande en drive via internet (le service semble tellement débordé que tout est bloqué), il a bien fallu se résoudre à aller faire les grosses courses en grande surface. Contrairement aux premiers jours de confinement, les clients y sont rares, les rayons bien approvisionnés et les consignes bien appliquées. Liste en main, pas question de traîner dans les allées et de comparer les produits en les prenant en main. Objectif : efficacité maximale. Quitte à acheter les primeurs en hypermarché, je les choisis sous plastique (pas très écolo, on est d’accord « mea culpa »). Paiement par carte, un petit mot pour souhaiter bon courage à l’hôtesse d’accueil et hop, direction la maison.

Habituellement, nos garçons aident à décharger les courses. Pas cette fois. Les emballages sont aussitôt retirés et jetés avant de ranger les victuailles dans la cuisine. Et pour terminer, un bon lavage de main. Ouf ! Même plus l’envie de cuisiner après tout ça.


Jour 8: mardi 24 mars: "Mens sana in coropore sano"

 


C'est pas par esprit de contradiction mais c'est précisément quand Edouard Philippe annonce que les sorties sportives seront restreintes que me prend l'envie de faire un peu d'exercice physique. L'envie... que dis-je, le besoin ! Huit jours à la maison coincée entre l'ordinateur et les enfants, huit jours à essayer de concilier un semblant de travail de journaliste à domicile et de maîtresse d'une classe à quatre niveaux (CM1, 5e, 2nde et 1ère). Autant dire que si je veux garder les idées claires pendant quelques semaines encore, il convient d'évacuer toute cette tension.

 

De bon matin avant d'attaquer l'audioconférence de rédaction et suivant les bons conseils de ma belle-soeur (cf. dimanche au jour 6), c'est donc parti pour une séance d'exercices cardio et de renforcement musculaire "brûle graisse" en ligne (le cours est en ligne, pour nous, c'est en vrai). Pendant vingt minutes et accompagnée du petit dernier, nous enchaînons squats, gainage abdominal et jumping-jack guidés par Aurélie, une coach sportive très sympa. Ça ne rigole pas, c'est intense et qu'est-ce que ça fait comme bien !

Voilà de quoi bien démarrer la journée alors qu'une petite routine commence ici à s'installer. 


Jour 7: lundi 23 mars:  l'avertissement de Thucydide

 

« La force de la cité ne réside ni dans ses remparts, ni dans ses vaisseaux, mais dans le caractère de ses citoyens » disait Thucydide plus de 400 ans avant Jésus-Christ. L'historien grec est l'auteur d'un grand livre, "La guerre du Péloponnèse", où il retrace l'affrontement de vingt-sept ans entre Athènes et Sparte, entre 431 et 404. Je l'ai étudié il y a bien bien bien longtemps. Et cette citation, rappelée par un ami, m'a turlupiné une bonne partie de la journée tant elle apparait aujourd'hui riche d'enseignements.
 

De chacun d'entre-nous dépendra l'évolution de l'épidémie



La dernière fois que je l'ai lue, je crois bien que c'était peu après l'attentat de Nice. Faire front dans l'adversité.
Aujourd'hui, on pourrait plutôt dire faire front dans le confinement, savoir s'y plier scrupuleusement et tous sans quoi "les remparts" (gestes barrières, fermetures d'écoles, d'entreprises, restrictions de déplacements, masques, gants, etc.) et "les vaisseaux" (services hospitaliers mobilisés) seront impuissants face à la menace virale. En clair, chacun d'entre nous à un rôle à jouer et de chacun d'entre-nous dépendra l'évolution de l'épidémie. Voilà, ce soir, ce que je comprends du message laissé par Thucydide.
 

Un effondrement des valeurs et de l'ordre social



En grattant un peu et notamment à travers cet article, que la RTBF belge consacre aux autres grandes pandémies dans le monde, j'apprends donc qu'à l'époque, "une vague de fièvre typhoïde aurait emporté un tiers de la population de la cité athénienne". Thucydide, lui-même, aurait contracté la maladie venue d'Afrique du Nord. "Le fléau marqua le début du déclin de l’âge d’or athénien. Qui se caractérisa notamment par un effondrement des valeurs et de l’ordre social." Yo !  

Alors là, je me dois d'interrompre cette réflexion pas très réjouissante car à presque 22 heures, une autre bataille se joue dans le couloir de la maison, une nouvelle partie de Nerf acharnée à laquelle se livrent nos quatre adorables chérubins. Et là à presque 22 heures, la moutarde me monte sérieusement au nez. M'enfin quoi, y'a école demain ! N'en déplaise à Thucydide, j'ai encore un ordre à faire respecter ici.



Jours 5 et 6 : samedi 21 mars et dimanche 22 mars : un week-end au ralenti
 


Un vrai dimanche soir avec son ciel gris et figé. Figé comme le temps qui s’étire.

En attaquant ce week-end, je m’étais bien promis de faire plein de choses: un peu de sport en m’aidant de l’une des nombreuses vidéos proposées sur internet (comme celle-ci suggérée par ma belle-sœur qui s’y colle chaque jour. « Tu verras, tu auras des courbatures »), jardiner (après tout, c’est le printemps), faire de la couture, s’occuper de l’album photos de l’été dernier et toutes ces tâches que je laisse habituellement de côté.

C’était sans compter avec cette espèce de langueur, qui m’a saisie. Bah ! Après tout, le confinement est parti pour durer. Les médecins semblent s’entendre pour dire que les quatorze jours annoncés initialement par Edouard Philippe sont insuffisants alors donc… on a le temps !

 

Et voilà, la procrastination qui revient au galop. Bilan : ni ravaudage, ni jardinage et encore moins de cours de fitness en ligne.

 

"Tirer sa flemme, bouiner, glandouiller"



Luxe rare : nous avons pris le temps de prendre notre temps. En langage familier, nous avons tiré notre flemme, bouiné (terme emprunté à ma belle-sœur mayennaise), glandouillé. Regarder les enfants chahuter dans le jardin (nous avons cette chance de pouvoir sortir nos quatre fauves en espace clos malgré le confinement), écouter de la musique, regarder un film en famille (« La Vie Scolaire » empruntée à la médiathèque), visiter le château de Versailles sans faire la queue (https://quatremille.be/10-musees-en-ligne-a-visiter-depuis-chez-vous-gratuitement/), discuter sans regarder l’heure, se mettre à table quand bon nous semble ou encore aider les grands-parents à installer skype.

Bizarre tout de même de se dire que demain, ce sera encore dimanche ou presque.


Jour 4 – vendredi 20 mars 2020 : Drôle de rêve

 


Ce matin, le petit dernier, 9 ans, s’est levé la mine renfrognée après un « drôle de rêve ».

« On joue dans le jardin avec mes frères et, tout d’un coup, des quantités de rats se mettent à avancer vers nous. Un feu s’allume et menace d’exploser. Alors nous, on se réfugie dans la maison, derrière la fenêtre, on se met en boule sur le canapé, les uns à côté des autres en attendant.» 

Bon, je ne veux pas faire de l’analyse à deux sous mais vous ne trouvez pas qu’il y a là comme une allégorie du Covid-19 ? Comme quoi, ça les travaille quand même un peu, nos enfants.

De mon côté, douchée, pomponnée et prête à l’heure comme pour le travail (pas question de renouveler l’expérience humiliante de la veille), je me lance bien déterminée à être plus efficace, côté travail, que les jours précédents. C’est d’ailleurs le cas. Tant et si bien que je me permets une bonne pause, en début d’après-midi, pour prendre des nouvelles de la famille et des amis.
 

Des nouvelles du monde


Voilà deux semaines que mes parents vivent reclus, appliquant à la lettre les consignes de précaution. Maman est juste allée faire quelques courses avec masque et gants. Elle déplore de voir encore trop de personnes (« souvent âgées », précise-t-elle) qui se balladent au bord de la mer.

Ma sœur, maîtresse d’école, fait la classe à la maison pour ses enfants et s’efforce de rester en lien avec ses élèves. Elle s’inquiète pour l’un d’eux qu’elle sait confiné avec sa nombreuse fratrie dans un petit trois pièces.

Mon frère, soignant en libéral, attend toujours d’être livré en masques.

 

« Même les gens de nature calme commencent à paniquer, ici »



J’échange aussi avec une connaissance, rappelée pour travailler dans un hôpital dans l’est de la France, très inquiet. « Même les gens de nature calme commencent à paniquer, ici ». Et d’insister, lui aussi, sur la nécessité impérieuse de rester chez soi.

Un dernier coup de fil à un ami cambodgien, lui aussi confiné à Phnom-Penh avec ses enfants. Il regrette de voir les prix des denrées alimentaires, déjà assez élevés là-bas, s’envoler.

Au moins, nous ne sommes pas confrontés à ce problème, en tout cas pas pour l’heure. Avec une activité sportive plus que réduite, les bons petits plats que nous prenons le temps de cuisiner risquent fort de peser lourd. A moins que…
 

Jour 3 – jeudi 19 mars 2020 : Est-ce que je suis la seule à travailler en pyjama ?
 

Oui oui, je sais. J’ai un jour de retard mais, soyons honnêtes, question organisation, ce n’est pas encore ça à la maison.

Pourtant, en me lançant dans le télétravail, je m’étais bien promis de garder le même rythme pour moi comme pour les enfants. A 8h45, je suis bien à l’heure pour prendre part à la conférence de rédaction quotidienne. Habituellement, toute la rédaction se réunit autour d’une table pour discuter des sujets à traiter le jour même : reporters, présentateurs, chroniqueurs, journalistes du web, documentalistes, scriptes… tout ce petit monde, emmené par Sandrine, la rédactrice en chef du jour. Depuis mardi, nous nous donnons rendez-vous en audioconférence. Chacun chez soi et tous ensemble. Pour ma part, en pyjama.
 

Ma première conférence de rédaction en pantoufles


Je dois dire que c’est un petit plaisir que je me fais, « un p ‘tit kiff », diraient nos ados, tant la situation me semble incongrue. Du coup, au fur et à mesure des prises de parole (et vous vous doutez bien que les thèmes évoqués sont très sérieux), je me surprends à imaginer telle collègue en nuisette, tel autre en grenouillère.

L’échange est détendu. Je me risque à demander à la cantonade si je suis la seule en pyjama. Et là : silence. Un blanc franc et direct que vient combler un bruit de chasse d’eau (l’un des enfants) tirée derrière moi. « Est-ce que tout le monde peut couper son micro quand il n’a rien à dire, lance aussitôt la rédactrice en chef. Avec tous ces bruits parasites, on ne s’entend pas, sinon ! ». Quand tu te retrouves à partager ton intimité familiale sans forcément le vouloir...

Distribution des tâches pour la matinée. Entre deux leçons des garçons (j’apprends, au passage, que le « chandail », dont il faut écrire le pluriel, tire son nom des vendeurs d’ail, qui portaient ce gilet) et sur fond de machine à laver en mode essorage, je m’intéresse pour France 3 aux initiatives lancées par des Bretons pour tenter d’alléger le confinement et même, parfois, d’y mettre du sourire. Et il y en a ! Cela fait chaud au cœur.


Journée 2 - Mercredi 18 mars 2020: Jour de marché
 

Confinement ou pas, mercredi, c'est jour de marché. Ce jour là, habituellement, je ne travaille pas.

Munie de mon attestation de déplacement, je pars faire le plein. Non pas que je cède à la psychose mais avec désormais six bouches à nourrir midi et soir (dont cinq mâââââles), mieux vaut assurer. Comme sur les bateaux, si je veux que mes marins gardent la santé et le moral, les repas doivent être à la hauteur. 
 

Enchanter les coeurs autant que les papilles


À mon grand étonnement, les étals sont quasiment vides à mon arrivée. La matinée est bien avancée et le maraîcher m'explique avoir été dévalisé. "Plus de cantine, plus de restaurant, les clients ont du temps pour cuisiner et, en plus, il fait beau. Nos premières fraises de Plougastel sont parties en un rien de temps. C'est dommage, elles étaient fameuses !" Je me rabats sur pommes et asperges vertes. Pas dit que ça enchante les papilles.
 

Se recentrer sur l'essentiel

Sur le retour, je savoure le calme inhabituel. Ça sent l'herbe coupée et le barbecue. J'ai bien réfléchi et suis décidée à profiter de cette période. Pas seulement pour mettre à jour les menus travaux de bricolage, le jardinage, les tâches ménagères et administratives qui attendent depuis trop longtemps. C'est avant tout l'occasion de passer du temps en famille, sans courir, en prenant le temps de s'écouter, parler, jouer, cuisiner... En somme, ce qu'on ne fait plus vraiment en dehors des vacances et encore. "Se recentrer sur l'essentiel", a dit Emmanuel Macron. L'essentiel, c'est ma famille.

Et là, je pense aux personnes seules qui préfèreraient, sans doute, avoir quelqu'un avec qui partager ces dimanches qui durent, même si la cohabitation suppose aussi quelques prises de bec sans échappatoire.
 

Jour 1 - Mardi 17 mars 2020 : "Au revoir, chers collègues"

 

H - 20 minutes. Me voilà sur le parking de France 3 Bretagne, les bras chargés de quelques dossiers et de mon ordinateur de travail.

Le coeur un peu gros, je viens de quitter les quelques collègues qui tiennent encore la station. Il règne une drôle d'atmosphère au 9 avenue Janvier à Rennes. Après l'effervescence des élections municipales, les locaux sont quasiment vides. La plupart d'entre-nous a été invitée à poursuivre son activité sous forme de télétravail. Ne reste, sur place, qu'une équipe réduite pour continuer à vous informer.
 

"Au revoir chers collègues"


Nul ne sait quand nous nous reverrons. Pas franchement adepte des réseaux sociaux, je me réjouis pour une fois, de savoir qu'ils nous permettront de rester en lien. 

Midi approche. Quelques courses rapides en chemin et me voilà à la maison pour une durée indéterminée. Nous avons la chance d'avoir de la place et comme je tiens à avoir mon espace de travail rien qu'à moi, j'ai improvisé un bureau... à côté de la machine à laver, entre les bacs de linge à plier et la pile de repassage que j'avais fini par oublier. Avec un peu de chance, personne ne viendra m'y déranger. C'est en tout cas ce que j'espère.


Finie la récré, maman revient


Nous avons quatre adorables rejetons, quatre garçons sympas, plein de vie: deux lycéens, un collégien et le petit dernier encore à l'école primaire, le seul à ne pas avoir hurlé de joie en apprenant que son école allait être fermée pendant plusieurs semaines. Tous ont déjà reçu des consignes de leurs enseignants pour continuer à travailler mais je ne suis pas fâchée de me retrouver à la maison pour y veiller. À mon retour, la veille, les deux plus jeunes faisaient du badminton dans le salon après s'être visiblement livrés à une bataille de nerfs. Il est grand temps de siffler la fin de la récré.

Le déjeuner est d'ailleurs l'occasion de mettre les choses au point. "À partir de cet après-midi, je serai en télétravail et qu'est-ce que vous entendez dans le mot +télétravail+ ?". "Télé !", me répondent en choeur les quatre gamins morts de rire. Pas gagné.
 

C'est comme si le film s'était arrêté en plein milieu

N'empêche que leur coup de main pour m'aider à brancher l'ordinateur s'avère précieux. Numéro 3 me confectionne même un sous-main pour me souhaiter la bienvenue. Me voilà opérationnelle... et désemparée. Bizarre ! En vacances, ne pas travailler ne me pose aucun problème, bien au contraire. Mais cette fois, c'est comme si le film s'était arrêté en plein milieu.

N'ayant rien de précis à effectuer, j'étends une machine de linge puis deux, jette un coup d'oeil aux garçons sensés se consacrer à leurs leçons et devoirs. D'ailleurs eux non plus, visiblement, n'ont pas très bien compris ce que je suis supposée faire. Toutes les dix minutes, l'un d'eux fait irruption pour me solliciter : "J'ai besoin d'envoyer un message à ma maîtresse, tu m'aides à me connecter?" ; "J'comprends pas trop ce que le prof de maths nous demande làààààà.... ". Comment lui dire que moi non plus ?

Lasse avant même d'avoir écrit une seule ligne pour France 3, je renonce en me disant qu'il faut bien un temps de rodage. Promis, je serai mieux organisée demain.

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