Journées du patrimoine 2024. "On enseigne ici depuis 1536", au coeur d'un lycée, un trésor inestimable à découvrir

C'est un collège et lycée qui fut royal, sous l'Empire. Dans le centre de Rennes, la cité scolaire Emile Zola - où fût jugée l'affaire Dreyfus - recèle d'inestimables trésors. Dont la salle de chimie telle qu'elle a été conservée, aujourd'hui conservatoire d'incroyables appareils scientifiques. Au sous-sol, des archives - dont 600 livres anciens - sont conservés par l'association Amélycor.

"On enseigne ici depuis 1536" explique Philippe Gourronc, le président de l'association Amélycor, qui nous fait visiter les lieux. "Il y a eu un collège qui a fonctionné pendant trois siècles, puis dans la deuxième moitié du XIXe siècle, le lycée a été construit en 40 ans."

Dans ces murs, l'affaire Dreyfus a été jugée, Alfred Jarry et Paul Ricoeur y ont effectué leur scolarité.

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S'il a beaucoup évolué depuis, et est aujourd’hui doté de casiers et d'écrans interactifs, on se plonge aisément dans une autre époque. Il suffit d'être introduit dans la salle Hébert, du nom d'un professeur moqué par le célèbre Alfred Jarry, le créateur du Père Ubu. C'est l'ancienne salle de chimie telle qu'en 1859, avec ses mosaïques Odorico et ses appareils d'époque.

"C'était le début de l'époque où les élèves allaient commencer à manipuler. Le savoir ne venait pas seulement du professeur, mais venait également de la manipulation des élèves, une révolution" explique Philippe Gourronc.

Les instruments scientifiques, de la collection de plaques de verre pour des projections lumineuses aux appareils de mesure, forment un véritable cabinet de curiosité.

Dans les sous-sols, des ouvrages anciens

Le long des interminables couloirs du sous-sol, des réserves recèlent également de vrais trésors, que l'association conserve depuis 1995 et restaure au gré de son budget.

"On a Le Journal des savants, qui sortait chaque lundi à partir de 1665" raconte le président d'Amélycor. "Ces journaux ont été reliés et conservés, couvrant à peu près deux siècles. Cela permet d'avoir un panel d'événements, parfois des curiosités scientifiques, politiques ou militaires de toute cette période."

Des ouvrages scolaires, dont celui de M. Bled, ou Grammont et Hamon, qui ont trôné sur les tables de générations d'écoliers, mais aussi de magnifiques planches peintes de naturalistes. Et dans une salle prévue à cet effet, près de 600 livres anciens. "Le plus ancien, par exemple, date de 1528" indique Philippe Gourronc. Et notamment deux tomes de l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert.

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Pour ces journées du patrimoine 2024, "dont nous sommes l'un des coups de cœur", les créneaux de réservation sont déjà pleins. "C'est la rançon du succès". Mais l'association reste ouverte à d'autres visites, notamment pour des groupes, à la demande.