Budget 2025. "L'État prend des mesures que nous devons financer, sans nous donner l'argent pour le faire", les universités dans le rouge

Les universités de Rennes 2 et Brest tirent la sonnette d'alarme sur leurs budgets. Les coupes budgétaires annoncées par l'État sont redoutées. Leurs conséquences pourraient être nombreuses pour les salariés mais aussi pour les étudiants, où des formations se verraient menacées.

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C'est une énième université française qui tire la sonnette d'alarme. Les projections faites sur le budget 2025 viendraient mettre en péril le fonctionnement économique de nombreuses universités en France. À Rennes 2, la situation budgétaire déjà délicate depuis deux ans. En 2023, le déficit s'élevait à 4,8 millions d'euros et pour 2024, il est déjà à 4 millions d'euros. 

Une augmentation des frais mais pas des moyens 

"Pour l'année en cours, nous avons déjà 1,5 million d'euros de mesures salariales non compensées. Ce serait 1,7 million pour 2025", explique Vincent Goueset, président de l'université de Rennes 2. 

Les coupes budgétaires annoncées par l'Etat ont fait bondir de nombreux présidents d'universités en France et doivent alors trancher dans le vif pour rétablir un budget à l'équilibre. "Le principe qui prévalait jusqu’à présent était celui du décideur payeur. L’État décide, donc il doit payer puisque ce sont ses fonctionnaires. Ce principe est rompu, l’État décide des augmentations mais ne les répercute pas sur son budget alloué aux universités", détaille Vincent Goueset.  

C'est une situation inédite et tout à fait scandaleuse !

Vincent Goueset, président de l'université de Rennes 2

Cette situation financière délicate pourrait amener à la mise sous tutelle de l'université de Rennes 2 par le rectorat dès début janvier. Et les conséquences pourraient être importantes puisque des gels de postes pourraient être annoncés. L'offre de formation pourrait être diminuée, tout comme certains services alloués aux étudiants. Mais Vincent Goueset fera tout pour ne pas en arriver-là et "espère que le ministère va revoir sa copie en matière de calcul des dotations pour nous donner un peu d'oxygène"

En apnée, le président de l'université assume "des choix difficiles à faire. Il pourrait y avoir une limitation des capacités d’accueil, une réduction dans l’offre de formation et possiblement de fermetures  de formations qui n’ont pas suffisamment d’étudiants et de résultats satisfaisants en termes d’insertion professionnelle"

7,2 millions d'euros de déficit en 2025 ?

À Brest, la situation est tout aussi difficile. Pour l'année 2024, c'est 4,3 millions d'euros de déficit et pour 2025, le déficit prévisionnel s'élève à 7,2 millions d'euros. "L'État prend des mesures que nous devons financer, sans qu'il nous donne l'argent pour le faire", résume Pascal Olivard, le président de l'université de Brest. Sur les dernières années, "on a fait énormément d'économies, on est à l'os", poursuit-il.  

Les 7,2 millions d'euros de déficit prévisionnel pour 2025 représentent "100 emplois à supprimer immédiatement. Ou réduire notre capacité d'accueil de 4000 étudiants, c'est hallucinant ! Cela reviendrait à fermer 23 licences ou 30 masters ! Comment pourrions-nous mener nos missions de service public dans ces conditions ?", alerte Pascal Olivard. 

Ce mardi 3 décembre a été déclaré comme une journée de mobilisation "universités en danger", par France Universités

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