2 880,04 euros exactement : c'est ce que dépensent en moyenne les étudiants bretons pour effectuer leur rentrée. Ils subissent une hausse des frais de rentrée de 2,3%, selon le décompte effectué par la Fédération des associations étudiantes de Bretagne occidentale et par la FAHB. Au point d'organiser une collecte de fournitures scolaires dans les hypermarchés.
Alors qu'en 2023, les coûts de rentrée pour les étudiants avaient bondi de 4,57%, ils continuent de grimper en ce mois de septembre 2024. Selon la Fédération des associations étudiantes de Bretagne occidentale, les 146 000 jeunes inscrits en études supérieurs en Bretagne vont débourser 140 euros de plus ce mois-ci, par rapport à septembre 2023.
À lire. Avec une rentrée toujours plus chère, les étudiants en quête de bonnes affaires
Plus 15% en frais d'agence immobilière
Cette moyenne comprend un ensemble de frais, qui va de l'inscription à l'Université ou dans l'École supérieure, au loyer et à l'abonnement aux transports en commun. Plus précisément dans les Côtes-d'Armor et en Ille-et-Vilaine, la Fédération des associations de Haute Bretagne (FAHB) évalue à près de 3 % la hausse des coûts pour les étudiants. Avec, en points noirs, des fortes hausses enregistrés chez les agences immobilières pour louer un logement (+ 15,24 % de frais d'agence en septembre 2024 par rapport à septembre 2023) et un renchérissement global du matériel pédagogique (+ 6,71 % pour les livres et fournitures scolaires).
L'hébergement reste le premier poste de dépense
Concernant le logement, dans les Côtes-d'Armor et en Ille-et-Vilaine, il faut payer en moyenne 1 296 euros pour :
- le premier loyer (480 € en moyenne)
- le dépôt de garantie (480 €)
- les frais d'agence (253 €)
- l'assurance habitation (83 €)
À Lannion, le mois de septembre "coûte" 2626 € aux étudiants, tandis qu'à Rennes, il sera déboursé 3020 €.
"On a calculé qu'il fallait débourser 2626 € pour faire sa rentrée à Lannion, ville universitaire la moins chère de Bretagne. Mais on parle quand même de plus 2600 euros, soit deux fois le SMIC à débourser en un seul mois !"
Elisa BoinetPorte-parole de la Fédération des associations de Haute Bretagne (FAHB)
Les dons de matériels à la rescousse
Crayons, feutres fluo et paquets de feuilles perforées s'étalent sur deux tables, à l'une des sorties du lycée Bréquigny, à Rennes, en ce mercredi 4 septembre. Ces derniers jours, l'Union Pirate de Rennes, a collecté quatre tonnes de fournitures scolaires, achetées puis données par des particuliers, à la sortie de plusieurs supermarchés d'Ille-et-Vilaine. L'association étudiante redistribue ces dons dans plusieurs universités et lycées : à Rennes ce mercredi, à Fougères la semaine prochaine.
"Lorsqu'une classe de lycéens est sortie un peu avant midi, une dizaine d'élèves ont accouru", décrit Fabien Tallec, qui assure la distribution devant le plus vaste lycée de Rennes. "Ils m'ont dit que leur budget de rentrée ne leur avait pas permis d'acheter tout le matériel demandé, et notamment des cahiers !"
En une demi-heure, un quart des fournitures scolaires est déjà distribué. "On voit plus de personnes qui nous demandent du matériel, par rapport à l'année dernière", poursuit l'étudiant affilié à l'Union Pirate. "La précarité ne s'arrange pas."
Baisse de la dépense alimentaire
Alors que les frais d'inscription à l'Université ne sont plus gelés (+ 2,94 % en 2024), les associations étudiantes réclament que la Contribution de vie étudiante et de campus (CVEC), instaurée en 2018, cesse, elle, d'augmenter. Obligatoire pour tous les étudiants non-boursiers, elle s'élève cette année à 103 € (+ 3%). Le paiement de cette contribution, requis pour s'inscrire dans un établissement d'étude supérieure, finance les actions sociales, la prévention médicale et les projets culturels sur les campus.
La Fédération des associations de Haute Bretagne (FAHB) constate, en revanche, une baisse du panier moyen pour l'alimentation (- 3%), s'interrogeant si cette baisse résulte de restrictions que l'étudiant s'impose pour faire des économies ou d'une meilleure offre tarifaire dans les restaurants universitaires.