Cette année, le budget alloué aux fêtes de fin d’année baisse de 52 euros par rapport à celui de 2023 (Institut CSA pour Cofidis). À Bastia, la tendance semble le confirmer, nombreux sont ceux à devoir faire attention à leurs dépenses.
Cadeaux pour les enfants, repas, trajets pour se rendre dans la famille, décoration… Noël est une période où les dépenses sont nombreuses. Le budget est, pour certains, limité et les achats des fêtes de fin d’année peuvent être une source d’angoisse. Même si l’inflation a baissé en 2024, 1,2% en octobre, contre 4% à la même période en 2023, le pouvoir d’achat, lui, est loin d’être à son paroxysme.
Nombreux sont ceux qui doivent encore se serrer la ceinture en fin de mois ou encore faire des économies toute l’année pour espérer organiser de belles fêtes de fin d’année.
S’adapter pour ne pas casser la tirelire
À Bastia, la problématique est particulièrement visible, est nombreux sont ceux qui témoignent de leurs difficultés. C’est le cas notamment de Julie, elle a 38 ans et est employée dans la grande distribution, pour faire plaisir à ses deux enfants, il a fallu adapter les dépenses : “Cette année, j’ai dû réduire mon budget à 150 euros. Avant, je pouvais monter à 300 ou 400 euros, mais avec les prix qui augmentent partout, c’est impossible.” explique-t-elle. Avant d’ajouter avec émotion : “tout est plus cher : l’électricité, les courses, même les jouets. On se sent coincé. J’ai même pensé à ne pas faire de cadeaux cette année, mais c’est dur de dire ça à des enfants.”
Julie n’est pas la seule à avoir abaissé son budget, pour certains la nature des cadeaux a aussi changé : “Pour les enfants, un jouet chacun, mais rien de très cher. Pour les adultes, on a décidé avec la famille de ne rien s’offrir cette année. Ce sera un repas partagé, c’est déjà bien” témoigne Marco, 47 ans, ouvrier dans le bâtiment. Pour d’autres, comme Lola, une infirmière de 41 ans, il a été nécessaire de faire un crédit à la consommation. Une décision qui est difficile à vivre pour cette mère célibataire : “c’est pesant. On travaille dur, mais on n’y arrive pas. C’est beaucoup de stress. Faire Noël à crédit, ce n’est pas ce que j’appellerais de la joie.”, se désole-t-elle.
Noël devient un luxe. C’est triste, mais c’est la réalité.
MarcoOuvrier dans le bâtiment
Cette situation, les commerçants aussi la remarque, notamment ceux qui travaillent au marché de Noël, sur la place Saint-Nicolas de Bastia. Anna tient un stand de produits artisanaux, elle voit la différence cette année : “Je remarque qu’ils dépensent beaucoup moins que les années précédentes. Les gens me disent souvent qu’ils regardent d’abord avant d’acheter, parce qu’ils doivent comparer les prix.”, raconte-t-elle.
Malgré ces ajustements, l’esprit de Noël reste intact à Bastia. Paul, un étudiant de 22 ans, résume bien l'attitude de nombreux habitants : "Je préfère offrir des choses symboliques et passer du temps en famille, plutôt que me ruiner. L’important, c’est surtout d’être tous ensemble."
Ainsi, malgré les contraintes budgétaires, l’essentiel pour beaucoup reste de partager des moments précieux avec leurs proches, même si cela nécessite quelques sacrifices.
