La crise sanitaire, le confinement, ont entrainé chez beaucoup des questionnements sur le sens qu'ils voulaient donner à leur vie. Pour d’autres, ce temps suspendu a accéléré une prise de décision. Trois ans après, où en sont-ils ? Le deuxième volet de notre série "ils ont changé de vie" nous emmène à la rencontre d'un enseignant devenu auto-entrepreneur.
Enseignant, depuis 20 ans, David Pointeau a quitté l'Education nationale pour développer une activité de bricolage et de multiservices, au plus près des personnes qui font appel à lui. Il est désormais "microentrepreneur". Il utilise ses outils, mais aussi, ses connaissances et sa réflexion pour venir au service des gens.
Quitter l'Education nationale pour le travail manuel
David enseignait l'anglais et l'espagnol à des élèves en difficulté. Mais sa profession a perdu du sens, à ses yeux, lorsque l'établissement dans lequel il travaillait, a été racheté par un grand groupe privé. Rentabilité et excellence sont alors devenues les deux mots d'ordre. Un virage conceptuel que David n'a pas voulu prendre.
À vouloir faire de l'excellence, la rentabilité a pris le dessus et l'enseignement a perdu son sens.
David
L'enseignement, une vocation
Pourtant, David était devenu professeur par vocation. Sa mère, enseignante elle-même, lui avait transmis le plaisir d'apprendre et de comprendre. "La pédagogie qu'elle employait avec ses élèves, elle l'appliquait aussi en famille" dit-il. Ce que David aimait dans la profession d'enseignant, c'était le contact avec les élèves pour le plaisir de transmettre et la satisfaction de se sentir utile.
La passion du travail manuel, c'est de son père qu'il l'a héritée. Avec lui dans l'atelier, il manipulait et cherchait à résoudre des problèmes par le bricolage. Ces moments privilégiés restent intimement gravés dans sa mémoire, d'autant que son père est décédé trop jeune.
Ne plus subir son travail
Pour David, les cours à distance et le manque d'interactions avec les élèves, durant la période de confinement, auxquels s'est ajouté le changement de directive de son établissement, n'ont fait qu'accélérer sa prise de décision. "Il devenait urgent de changer de vie pour redonner sens à mes valeurs" pensait-il alors.
Une grande détermination
En concertation avec sa famille et son entourage, il démissionne de son poste dans l'Education nationale, pour se lancer dans la création d'une micro entreprise. Le capital d'investissement financier minutieusement étudié, et malgré les longues procédures, rien n'a ébranlé sa détermination. "Un choix mûrement réfléchi." affirme-t-il.
Travail manuel et intellectuel, pas de clivage
Pour lui, il n'y a pas de clivage entre les activités manuelles et intellectuelles. Très à l'aise, pour conjuguer l'emploi de ses mains avec celui de son cerveau, le travail manuel est totalement en adéquation avec son appétence pour l'analyse, le conseil, la réflexion.
Il n'y a pas un soir, sans que je me couche en pensant à une solution aux travaux que j'ai en cours. J'aime trouver des solutions.
David
Les valeurs humaines au centre de ses intérêts
Aujourd'hui, outils en mains, il est au service des gens. Dans un jardin ou en intérieur, il mesure la tâche à effectuer et cherche les solutions pour réparer, arranger ou résoudre un problème.
Un temps pour l'écoute, un temps pour la réflexion, et ensuite, vient la mise en pratique. Le lien social est une valeur humaine et essentielle pour moi.
David
Après deux ans maintenant, David fait le bilan. Il a redonné sens à son activité professionnelle. Sa clientèle se fidélise. "Mon capital d'investissement financier et moral est à 100 % récompensé. Je retrouve une bonne qualité de vie, grâce aux valeurs qui me caractérisent et pour la satisfaction d'un travail accompli "confie-t-il.
Un changement de cap professionnel, qui remet les valeurs humaines au centre de sa vie.