C'est un débat qui connaîtra son épilogue ce jeudi. Faut-il ou non installer des portillons d'accès antifraude dans le métro de Rennes ? Le sujet divise les élus de la majorité de la métropole. C'est indispensable pour les socialistes, cher et inefficace pour les écolos.
La métropole rennaise cherche à lutter contre la fraude dans le métro. Et pour cause, cela représente un manque à gagner annuel estimé à près de 4 millions d'euros.
Le métro de l'agglomération est l'un des rares du pays à être ouvert. Cela signifie que le voyageur se doit de valider son ticket mais s'il ne le fait pas, il peut passer quand même. Pas de tourniquet ou de portillons à franchir. L'usager en infraction prend naturellement le risque de se faire "pincer" par une patrouille de contrôleurs. Un risque pas assez dissuasif semble t-il puisque 1 usager sur 10 de la ligne existante ne paierait pas son voyage.
Le choix de portillons antifraudes
Pour limiter cette fraude qui coûte cher au contribuable rennais, Rennes Métropole et son délégataire Kéolis ont pris la décision d'installer sur la ligne A et la future ligne B des portillons d’accès transparents avec des portes battantes, à l'image de ceux installés depuis des années dans le métro lyonnais. Une mesure dont le coût est estimé à 7,5 millions d’euros amortissable sur 5 ans.Une mesure acceptée par l'opposition ...
La mesure doit être débattue ce jeudi par les élus de la métropole. Elle est acceptée par l'opposition de droite. Bertrand Plouvier, président du groupe d'opposition Rennes Alternance 2020, précise dans un communiqué : "Après plusieurs années d'aveuglement idéologique, la fraude massive a ramené les élus de la majorité à la raison. Quel échec pour la maire de Rennes et sa fragile majorité qui ne peut plus céder aux sirènes des élus verts et d'extrême-gauche". Et de renchérir que cette fraude a déjà coûté près de 48 millions d'euros, le prix "d’une Arena, complexe permettant d’accueillir des grandes manifestations sportives et culturelles, qui fait cruellement défaut à Rennes".... mais controversée au sein de la majorité
Mais c'est au sein même de la majorité de gauche que la mesure divise. Lundi 16 février, Europe Écologie Les Verts et le Parti de Gauche ont lancé une pétition contre ces portillons antifraudes. Les des deux partis mettent en avant le fait que "le coût des transports collectifs reste souvent un obstacle à leur usage, Rennes Métropole doit s’engager sur une politique incitative au plan tarifaire et non sur une politique répressive". Et de rajouter "Rennes est une ville à taille humaine, à forte qualité de vie. Le métro, facile d’accès, participe à cette reconnaissance. Les usagers et visiteurs aiment l'utiliser aussi pour ça".Un collectif "Non aux portillons dans le métro" a été créé ce lundi. Ses membres iront à la rencontre des usagers du métro à la station Saint-Anne ce jeudi midi, quelques heures avant le vote communautaire le soir même.