Les sages-femmes de la clinique de Saint Grégoire en grève organisent un sitting pour dénoncer leur situation

Les sages femmes de la clinique de Saint Grégoire sont en grève. Sur les 35 de l'hôpital, nombreuses font partie du sitting. Elles réclament de meilleures conditions de travail et se battent également pour mieux accueillir les futures mamans qui viennent accoucher.

Cinq sages-femmes devaient accueillir les mamans sur le point d’accoucher dans le service maternité du Centre hospitalier privé de Saint-Grégoire ce mercredi. Elles n'ont été que deux pour assurer ce service d’urgence.  

Le sentiment d’être "au bout du rouleau, pas loin du burn-out" est ressenti par l'équipe de cette clinique. Une colère qui s’exprime également sur le plan national.

Partout en France, les sages femmes font grève, ou plutôt essayent de le faire. En effet, difficile de se faire entendre et de revendiquer quand elles sont réquisitionnées. Alors ce sitting s’est imposé de lui-même pour cette journée où leur employeur n'avait réquisitionné aucune d'entre elles.

 

Nous avons besoin d’être plus nombreuses, plus de sages-femmes, plus d’auxiliaires de puériculture. Nous devons mieux accompagner les mamans et ne pas être en souffrance.

L'une des sages-femmes du mouvement

 

Béatrice* (prénom d'emprunt), sage-femme, témoigne du stress et de l’angoisse de l’équipe avant les prises de poste, "certaines arrivent en garde en pleurs, avec la peur de mal s’occuper des mamans, d’avoir du retard sur une prise en charge. Les conséquences peuvent être très grave pour le bébé".


Une sage-femme pour une femme

Le nombre de sages-femmes pour faire fonctionner un établissement de santé a été établi par des décrets périnataux, qui datent de 1998. Les professionnelles demandent à ce que ces dispositions soient revues. En plus de 20 ans, les tâches administratives n’ont fait que croître et les pratiques médicales ont changé.

La demande de péridurale a baissé, celle des accompagmenemts physiologiques a progressé et "cela nous prend plus de temps. On ne peut pas organiser nos soins avec un planning. C’est un service d’urgence où il est impossible de prévoir la charge d’activité par jour". 

Le mot d'ordre pour résumé leur mouvement est simple : une sage-femme pour une femme qui vient accoucher. 

A Saint-Grégoire comme dans beaucoup d’hôpitaux, les sages-femmes n’arrivent pas à se faire entendre par leur direction. Elle reprochent à leur direction qu'on leur demande "un rendement" plus important car "la tarification à l’acte par la sécu ne rapporte pas beaucoup à l’hôpital. De plus, il est le même pour un accouchement en une heure que pour celui qui va prendre 16 heures". Béatrice ajoutte "la direction compte sur notre conscience professionnelle mais ne pouvons plus continer comme cela".

Si leur combat se situe dans chaque établissement, il veut être porté jusqu'au ministère de la santé. Ainsi une grève nationale a eu lieu le 7 octobre et un week-end "noir", sans sages-femmes, les 24, 25 et 26 octobre. Un mouvement organisé par l'Organisation Nationale Syndicale des Sages-Femmes.

La profession appelle à faire durer la grève en local afin d'obtenir plus de personnel et une revalorisation salariale.

 

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