Le maire anti-pesticides de Langouët épinglé par la Coordination Rurale

Le syndicat agricole contre-attaque face à Daniel Cueff et son arrêté anti-pesticides. Pour "répondre" au maire de Langouët, la Coordination Rurale a effectué des tests dans l'eau s'échappant de la station d'épuration de la commune. Et les résultats montrent des défaillances.

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À Langouët, une nouvelle bataille dans la guerre des pesticides est ouverte. Face à l'opiniâtreté de Daniel Cueff pour limiter l'épandage de pesticides dans sa commune, la Coordination Rurale a décidé de prendre le premier édile à son propre jeu. 

Pour défier le maire sur sa propre gestion des substances phytosanitaires, le syndicat a décidé de faire analyser les rejets de la station d'épuration de la commune. Les échantillons ont été prélevés quelques mètres avant le rejet dans le ruisseau de la Flume.

Et les résultats confirment la présence de substances toxiques dans des taux supérieurs aux seuils tolérés. Cette station fonctionne par lagunage, c'est-à-dire que les eaux usées sont traitées dans des bassins de décantation (lagunes) par des micro-organismes.
 

Trop d'azote et de phosphore


Une fois analysés par le laboratoire Inovalys de Nantes, les échantillons prélevés démontrent que "les effluents traités sur la station de la commune de Langouët contaminent fortement le milieu récepteur en azote et en phosphore" selon le communiqué du syndicat.

Précisément, le rapport indique que 13 mg/l d'azote ont été recensés alors que la réglementation européenne fixe la valeur-limite à 10 mg/l. Aussi, l'azote ammoniacal est présent (3,45 mg/l) alors qu'il doit être absent en sortie de traitement. Cet azote est toxique pour la vie piscicole. 

Concernant le phosphore, le taux relevé est de 5,10 mg/l alors que les spécialistes invoquent un seuil de 0,2 mg/l pour le bon état écologique d'un cours d'eau. Le communiqué de la Coordination Rurale indique en outre que "le phosphore est l'élément minéral le plus impactant sur la prolifération des micro-algues" en eau douce, et par répercussion, encourage l'apparition d'algues vertes sur le littoral. 

Le syndicat se dédouane de cette pollution en indiquant que cet excès de phosphore provient en majorité des déchets organiques humains (urines et fèces) et des détergents domestiques comme le lave-vaisselle ou la lessive. 
Au final, la Coordination Rurale veut montrer que la station d'épuration n'effectue pas correctement son travail, car les valeurs-limites ne sont pas respectées.
 

"Des méthodes de voyous"

De son côté, Daniel Cueff vient à l'encontre des résultats du syndicat. "J'ai avec moi d'autres analyses, faites par le département et la DDTM et on se base sur celles-ci pour définir si notre station d'épuration fonctionne."

Pour l'heure, le maire conçoit quelques soucis sur la station. "Le souci que nous avons, c'est que depuis quelques mois, la lagune souffre d'entrées d'eaux parasites, qui viennent de la campagne sans trop savoir d'où exactement. Il est vrai que cela perturbe le bon fonctionnement de la station, en azote ammoniacal notamment."

Mais le maire dénonce l'action du syndicat. "Ce sont des méthodes de voyous, des méthodes de pression, de menaces. On fait pression sur les élus pour qu'ils se taisent, sur les élus qui disent : nous ne voulons pas de pesticides de synthèse." Le maire ajoute que la commune cherche à respecter au mieux l'eau de la rivière.
 
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