La mort de Wilhem Houssin, un homme frappé à mort en 2021, trouve son épilogue judiciaire. La cour d'assises de Rennes a condamné cinq jeunes impliqués à des peines allant de 10 à 20 ans. Une sentence lourde, où deux des accusés ont été reconnus coupable de meurtre.
Le verdict est tombé ce vendredi 25 octobre 2024. À l'issue d'une semaine de procès et de réquisitions sévères, la justice condamne les cinq jeunes accusés de la mort de Wilhem Houssin à des peines de 20, 14, 12 et 10 ans de prison.
Après 8 heures de délibérations, les jurées ont prononcé des condamnations plus lourdes que les réquisitions. Des peines de prison qui viennent clore un procès lourd de tension et de tristesse pour la famille de la victime.
Deux des cinq jeunes accusés ont été condamnés pour meurtre avec des peines de 12 et 20 ans de prison. Pour les trois autres, l'intention de tuer n'a pas été retenue par la cour d'Assises des mineurs. Ils ont été condamnés pour "violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner".
Retour sur les faits
Les événements remontent au 21 juillet 2021, une journée d'été où Wilhem Houssin, accompagné d’une amie, cherche son chemin près de Rennes. En tentant de demander un renseignement, il se retrouve face à un groupe de jeunes, et l’échange vire au drame.
En dix secondes, un déferlement de violence inouï s'abat sur Wilhem, qui perd la vie sous les coups. La veille du verdict, sa famille avait livré un témoignage poignant, évoquant l’homme gentil et talentueux qu’il était, un père, un fils et un frère disparu dans des circonstances inexplicables.
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Des réquisitions sévères, un verdict lourd
Le procureur avait demandé des peines conséquentes, évoquant "une scène unique de violence" où chacun avait sa part de responsabilité. Il réclamait des peines allant de 5 à 20 ans d'incarcération pour les différents accusés.
Le verdict final est bien plus lourd : trois jeunes ont été condamnés à des peines de 10 et 14 ans, ceux pour qui l'intention de tuer n'a pas été retenue. Tandis que les deux principaux agresseurs ont écopé de 12 et 20 ans de prison, 12 ans pour celui qui était mineur au moment des faits.
La défense plaide pour des peines ajustées aux parcours individuels
Face à ces condamnations, les avocats de la défense avaient insisté, dans leurs plaidoiries, sur l'absence d’intention de tuer et les parcours chaotiques de ces jeunes. Pour l’un des accusés condamné à 14 ans de prison, décrit comme ayant suivi le groupe sans en être l’instigateur, l’avocate avait souligné l’influence du contexte et la marginalisation d’un adolescent en difficulté scolaire, sans passé de délinquant.
Un autre avocat, dont le client a reçu 14 ans de prison, a plaidé que "cette explosion de violence" n'était pas préméditée.
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Les deux principaux accusés, quant à eux, ont également écopé de sentences très lourdes, 12 et 20 ans de prison. Maxime Tessier, l’avocat de celui condamné à 14 ans, a rappelé la compassion de son client pour la famille de Wilhem, même si cela ne suffisait pas à effacer l'impact du drame. "Je ne demande pas la clémence, mais une justice juste," avait-il plaidé, soulignant que son client, bien qu’impliqué, n’avait jamais voulu la mort de Wilhem.
Quant à celui qui écope de la peine maximale de 20 ans, son avocate a reconnu les erreurs et la violence de son client, mais a plaidé l’absence d’homicide volontaire. Elle avait conclu, évoquant son jeune âge au moment des faits : "Une peine lourde n’apaisera pas la douleur."
Un verdict et la douleur des familles
Avec ces condamnations, la justice a tenté de répondre à la gravité des actes. Mais pour la famille de Wilhem Houssin, le vide laissé est incommensurable. L'ancienne compagne de Wilhem, mère de leurs enfants, avait évoqué cet "artiste écorché vif" qu'il était, un homme au cœur généreux, prêt à offrir "sa chemise, son lit pour la nuit, son sourire pour la vie" à ceux dans le besoin.
Ses fils avaient pris la parole eux aussi. L’un d’eux, 12 ans lors du drame, avait rappelé l’ampleur de sa perte : "J’ai tout perdu. J’ai perdu son amour, son humour, sa force. Mais surtout, j’ai perdu mon papa." Des mots qui rappellent que, pour eux, aucune sentence ne pourra combler cette absence.