A Rennes, depuis le début de l'été, une vingtaine de demandeurs d'asile somaliens est sans solution de logement. Ils campent sur un terrain de sport de la ville qui a demandé leur expulsion devant le tribunal administratif. La Préfecture, a transmis une réponse écrite à notre demande d'information..
Il y a quelques jours nous évoquions à nouveau la situation de migrants d'origine somalienne, qui campent sur un terrain de sport de la ville de Rennes. Ce sont tous de jeunes célibataires sans enfants et qui ne rentrent pas dans les critères de vulnérabilité de la Préfecture pour un hébergement d'urgence. Au moment du reportage, la Préfecture et la ville, celle-ci a entamé une procédure d'expulsion, n'ont pas souhaité nous répondre. La Préfecture d'Ille-et-Vilaine nous a transmis depuis une réponse écrite.
Comment se fait-il que des demandeurs d’asile campent sur un terrain de sport à Rennes ?
Sur l'explication d'une telle situation, une vingtaine de jeunes Somaliens, ayant fui l'Islam radical dans leur pays, et campant sur le terrain des sports des Gayeulles à Rennes, la Préfecture répond qu'il n'y a pas de réponse globale, que le traitement est individuel. Chaque demandeur d'asile doit s'inscrire dans un parcours, qui passe par la plate-forme des demandeurs d'asile, une réception en préfecture dans les 3 jours avec l'étude de chaque dossier. Et s'ils ne peuvent être officiellement identifiés, parce qu'ils ont effacé leur empreinte digitale, ils font alors l'objet d’une procédure prioritaire pour fraude. Procédure, qui prive les intéressés de toute possibilité d’hébergement en centre d’accueil des demandeurs d’asile (CADA). La loi n’instaure pas de droit inconditionnel au logement.
A noter que les migrants effacent assez couramment leurs empreintes sur les conseils des passeurs. Les empreintes ne sont pas forcément brûlées, mais plutôt poncées ou attaquées avec du ciment comme cela arrive aux ouvriers du bâtiment. L'objectif étant d'empêcher provisoirement le relevé d'empreintes dans le premier Pays d'Europe où ils posent le pied. Car ils veulent obtenir l'asile politique en Allemagne, en Angleterre ou en France mais selon la règle communautaire, ils risquent d'être renvoyé dans le premier pays où ils ont été fichés.
Les structures d'hébergement existantes sont-elles saturées ?
A cette question la Préfecture précise le nombre de places d'hébergement dans le département et le budget, qui y est consacré. Soit 239 places en hébergement d’urgence pour un budget de 2 millions d’euros , et 412 places en centre d’hébergement et de réadaptation sociale (CHRS), pour 7,7 millions d’euros. Mais surtout elle confirme que "Dans ce cas précis il s’agit d’un problème de droit et non d’un problème de saturation des hébergements".
Et elle ajoute que les services de l’État, ont pour stricte mission de faire respecter le droit positif, et que la Préfecture agit sous le contrôle de juge administratif, du juge judiciaire.
Quel type de solution pourrait être imaginé ?
Pour ce qui est des solutions, pas de demi-mesure. Si les personnes concernées s’inscrivent dans le parcours des demandeurs d’asile, leur identité vérifiable, alors la procédure pourra suivre son cours et leurs droits seront examinés individuellement en fonction de leur vulnérabilité. Et pour les autres, les déboutés du droit d’asile, c'est retour au pays, avec l'aide de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration.
A noter que le groupe des écologistes de la Ville de Rennes s'est désolidarisé de la demande d'expulsion de la ville de Rennes.
Le jugement du Tribunal administratif est attendu le 4 septembre.