Mort de Nahel. À Rennes, les habitants du Blosne désemparés après une nouvelle nuit d'émeutes

Dans la nuit du 30 juin au 1er juillet, de nouvelles violences urbaines ont touché la ville de Rennes. Quatre jours après la mort de Nahel, des émeutes dans le quartier du Blosne ont succédé à une manifestation non-déclarée en centre-ville.

Ce vendredi 30 juin 2023, la nuit a une nouvelle fois été troublée par des affrontements entre les émeutiers et les forces de l'ordre. Après une manifestation interdite en centre-ville, les incidents se sont ensuite concentrés dans le quartier du Blosne, au sud de la ville. Les émeutiers ont pris possession du chantier d'un futur centre commercial place du Banat.

A lire aussi :Mort de Nahel. Quatrième nuit d'émeutes urbaines de Brest à Rennes

Des caméras de surveillance ont été détruites. Une équipe du RAID était présente sur les lieux, pour appuyer les forces de l'ordre face aux très nombreux tirs de mortier des manifestants.

La maire de Rennes sur place ce matin

Nathalie Appéré, maire (PS) de Rennes, s'est rendue ce samedi 1er juillet dans le quartier du Blosne. Elle a notamment constaté les dégâts, suite à la tentative d'intrusion dans le Conservatoire.

"La situation est effectivement tendue et nous restons très vigilants et mobilisés pour faire du lien, échanger et apaiser dans une situation nationale qui est particulièrement complexe", a-t-elle déclaré.

À ce stade, je dois constater que l’ambiance dans les quartiers reste relativement, je ne dirais pas calme, mais en tout cas le dialogue continue à être possible.

Nathalie Appéré, maire (PS) de Rennes

La maire de Rennes a enfin appelé à la "vigilance collective" pour permettre le retour au calme.

Le désarroi des habitants

Thierry, commerçant présent sur le marché du Blosne depuis 50 ans, ne reconnaît plus le quartier. "Quand on est arrivé ce matin, les pompiers étaient en train d’éteindre les incendies, on a essayé de mettre les cartouches de fusil sur le côté" décrit-il. "Je ne comprends pas qu’on puisse tirer sur des policiers avec ça. Ça n’a plus rien à voir avec le jeune qui s’est fait tuer." 

Les cartouches de fusil sur le sol, les fusées, les chantiers saccagés... Pauvre France.

Thierry, commerçant sur le marché du Blosne

Plusieurs habitants espèrent tout de même un apaisement dans les prochains jours. "Il n’y a pas non plus d’appels au calme de la part des politiques donc tout s’est embrasé"', déplore cet habitant. "La mort de Nahel, c'est disproportionné, donc la violence en retour est un peu disproportionnée. Mais c’est dommage que des équipements soient dégradés, parce que ce sont ces jeunes qui vont être pénalisés."

Il va falloir écouter les jeunes

Pour cette éducatrice, les violences des derniers jours semblaient presque inévitables. Selon elle, "ce sont des quartiers mis de côté à l’écart, donc je ne suis absolument pas étonnée de ce qui arrive actuellement. J’en suis bien malheureuse comme tout le monde mais il va bien falloir écouter ces jeunes, les prendre en compte."

Plus tôt dans la soirée de vendredi, place Sainte-Anne, une manifestation non autorisée, surveillée par un hélicoptère, a démarré en début de soirée en centre-ville de Rennes. Plusieurs centaines de manifestants ont voulu rendre hommage à Nahel, quatre jours après son décès suite au tir d'un policier. Plusieurs obstacles avaient été posés au sol afin de ralentir la circulation.

Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
Tous les jours, recevez l’actualité de votre région par newsletter.
choisir une région
France Télévisions utilise votre adresse e-mail pour vous envoyer la newsletter de votre région. Vous pouvez vous désabonner à tout moment via le lien en bas de ces newsletters. Notre politique de confidentialité