Sept militaires sont jugés à Rennes ce 23 novembre. Ils sont mis en cause après la mort d'un officier, lors d'un exercice de bahutage à l'école militaire de Saint-Cyr Coëtquidan. La famille attend la justice et dénonce "un exercice dangereux et sadique."
"Aujourd'hui ma famille et moi attendons que justice soit faite pour Jallal. Je tiens avant tout à exprimer quelque chose de très important. Ce procès n'est pas celui d'une famille de banlieusards, d'arabes, de musulmans contre l'armée française. C'est un procès entre une famille de Saints Cyriens, d'un élève français musulman et patriote contre les élèves de deuxième année qui l'ont trahi, contre le dysfonctionnement de l'institution militaire. On attend que les personnes physiques prennent leurs responsabilités." C'est en ses termes que Rachid Hami, le frère de Jallal s'est exprimé lors de son arrivée au tribunal à Rennes.Ce 23 novembre s'ouvre le procès de sept militaires, jugés pour homicide involontaire après la noyade de Jallal Hami, en octobre 2012, lors d'un bahutage, un exercice organisé par les élèves officiers.
Des interrogations sur un exercice dit de transmission
"La transmission des traditions c'est une chose. Cette activité, on a dépassé le cadre" a ajouté Rachid Hami à propos de ce bahutage. "Une nage commando, en pleine nuit, en plein mois d'octobre, avec une profondeur de 2m10, en casque et treillis, sans règles de sécurité, est-ce que ça c'est une transmission de tradition ?"
"Sur le terrain strictement pénale, aucune infraction ne peut lui être reproché. Il ne savait pas la réalité de ce qui se déroulait sur ce terrain, de ce que feraient les officiers de cet exercice." a déclaré Maître William Pineau, avocat du responsable de la formation, le général Francis Chanson, mis en cause dans cette affaire.
Seul un des élèves-officiers reconnaît sa participation et sa part de responsabilité, parlant de "négligence et d’imprudence" dans l’organisation de cette activité. Il était chargé de faire remonter à sa hiérarchie les informations sur la nature des activités organisées et les risques essentiels.
Le procès doit se dérouler jusqu'à vendredi. Les prévenus encourent maximum trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.