Les élections municipales, c'est dans deux mois, mais déjà les candidats sont questionnés sur leur programme. Illustration à Rennes où six têtes de listes (sur sept déclarées) ont accepté de participer à une rencontre avec le Mouvement Associatif Rennais.
Un feu roulant de questions s'est déversé ce jeudi 16 janvier au soir sur les six candidats déclarés aux municipales de Rennes (sur sept, le Rassemblement National a décliné l'invitation). Ils ont fait face à quelque 300 membres d'associations rennaises. Une soirée-débat organisée à l'initiative du Mouvement Associatif Rennais.
Sur la sellette : Charles Compagnon, Frank Darcel, Carole Gandon, Mathieu Theurier, Enora Lepape et Nathalie Appéré.
Des questions, les associations n'en manquent pas. La soirée s'organisait autour de quatre thèmes : relations avec la ville, accompagnement et subventions, coordination des politiques associatives avec les villes de la Métropole, et développement durable. Une grille de réflexion, les questions et les déclarations de chacun ont largement débordé.
De l'argent ...
À Rennes, 5600 associations reçoivent chaque année 40 millions d'euros de subventions municipales, sur un budget global de la ville de 380 millions, largement de quoi faire diverger les différents candidats sur les sources de financement. Pour Nathalie Appéré, c'est un enjeu primordial, presque un droit régalien de la ville. Mais pour Carole Gandon, des sources de financement sont à chercher ailleurs, à demi-mots, vers le mécénat privé.
Pour Isabelle Daniel, la présidente du Cercle Paul Bert, ce n'est pas qu'une affaire de gros sous: "La ville doit mieux soutenir les projets, avec plus de communication, ou de coordination entre les projets, impulser des idées auxquelles les associations n'auraient pas forcément pensées". Dans la salle on réclame la confiance "qu'on nous laisse les coudées franches" s'exclame David Piederriere, Président de la Petite Rennes.
... de la souplesse
Car les associations se trouvent souvent démunies, face à une complexité administrative ou technique grandissante. Elles aimeraient plus de souplesse, et de liberté d'action. Une argumentation à laquelle Charles Compagnon s'est montré sensible, en proposant, en bon libéral qu'il est, plus de proximité, et surtout plus de simplification. "Il faut plus de jeunesse aussi, c'est là où sont les idées, les initiatives qu'il faut valoriser" souligne Estelle Roesch, de l'Association Unis-Cité.
Un foisonnement d'idées, de part et d'autres, pour un résultat jugé parfois mitigé. "Certains candidats connaissent bien la vie associative, d'autres sont un peu... décalés" témoigne Marie-Béatrice Daney, vice-présidente d'APEDYS 35. En tout cas, "l'essentiel de l'action bénévole c'est le 'agir ensemble', c'est bien cela qui est important", conclut René Mélou, président de France Bénévolat Ille-et-Vilaine.
Les assos de Rennes totalisent quelques 100.000 adhérents et bénévoles, qui sont autant d'animateurs de la vie publique de la ville. C'est également un électeur sur quatre, de quoi peser sur les choix de mars prochain.
Les six candidats qui ont répondu à l'invitation des associations :
- Nathalie Appéré, PD, tête de liste "Pour Rennes avec Nathalie Appéré",
- Carole Gandon, LREM, tête de liste "Révéler Rennes",
- Charles Compagnon, (Droite et centre-droit), tête de liste "Libres d’agir pour Rennes",
- Frank Darcel, Breizh Europa, tête de liste "RBE Rennes Bretagne Europe",
- Mathieu Theurier, Verts, co-tête de liste (avec Priscilla Zamord), "Choisir l’écologie pour Rennes",
- Enora Lepape, LFI, co-tête de liste (avec Jean-Paul Thual), "Rennes en commun".