Municipales à Rennes : Carole Gandon se lance dans la bataille

Carole Gandon, référente LREM en Ille-et-Vilaine, porte-parole du mouvement au niveau national, brigue officiellement la Mairie de Rennes. Un pari politique qui lance la bataille des municipales dans la capitale bretonne pour 2020.


Elle est la première personnalité de la vie politique rennaise à annoncer sa candidature pour les municipales de 2020. A un an du scrutin, cela s’appelle "prendre son élan". Pourtant, en Ille-et-Vilaine, dans la galaxie macronienne, certains s’interrogent aujourd’hui sur la méthode et le timing . En effet, la campagne des Européennes peine à démarrer. Mais la référente LREM assume : "Une campagne des Municipales c’est une course de fond. Les attentes sont fortes. Il fallait que je clarifie ma position".
 

"Révéler Rennes" 

Pour son programme , la jeune femme de 35 ans va pouvoir s’appuyer sur un grand questionnaire soumis aux Rennais depuis plusieurs mois. Les premiers résultats montrent que la capitale bretonne souffre d’un déficit d’image, que les Rennais sont inquiets pour leur avenir.

"Mobilités, sécurité, lien social, services publics, sur tous ces thèmes nous allons proposer mais aussi interroger les habitants de la Métropole. Ils pourront s’exprimer sur 'Révéler Rennes', une nouvelle plateforme numérique lancée ce mercredi" précise la candidate. Elle compte aussi constituer derrière elle une équipe hétéroclite qui donnera une large place à la société civile. Sa liste sera dévoilée en fin d’année.

Ses atouts seront à coup sûr sa maitrise de la communication et son sens de la pédagogie. Côté handicaps, on pourra noter sa pugnacité et son ambition qui ont pu dérouter certains élus bretons de la majorité présidentielle. Mais aussi un déficit de notoriété au niveau local. Elle a néanmoins gagné en visibilité dans les médias parisiens depuis qu'elle est porte parole nationale du mouvement LREM.
 

Une pro du réseau

Une candidature que l’on peut qualifier de "naturelle" ou de "légitime" puisque c’est elle et son compagnon le député rennais LREM Florian Bachelier qui ont lancé le mouvement 'En Marche" dans le département.

En 2017, cette professionnelle du management avait renoncé bon gré mal gré aux élections législatives. Cette fois-ci, elle compte bien décrocher son premier mandat.

A la tête de 2500 marcheurs actifs en Ille-et-Vilaine, elle a dégainé la première et prend de cours de potentiels concurrents (une commission nationale d’investiture se réunira fin mai pour désigner les têtes de liste dans les grands villes françaises).
Elle peut aussi compter sur la bienveillance des ténors de la Macronie, la secrétaire d’Etat Marlène Schiappa dont elle est proche, Richard Ferrand, le président de l’Assemblée nationale ou bien encore Jean-Yves Le Drian, le ministre breton des affaires étrangères pour ne citer qu’eux. 

Isolée ou alliée ?

Reste que la partie est loin d’être gagnée. Le label LREM sera-t-il encore porteur dans un an ? Et puis Rennes est depuis 40 ans un bastion du PS. Si l’usure du pouvoir est là, la maire sortante Nathalie Appéré vendra chèrement son bilan. D’autant plus que marcheurs et socialistes s’adressent à la même clientèle électorale : la classe moyenne urbaine.

En fait, l’échiquier politique rennais ressemble à un quatre-quart. Pour gagner le gâteau, les alliances au second tour  seront nécessaires. Pour l’instant, la référente LREM soigne le "en même temps" cher à Emmanuel Macron et parie sur le dépassement des clivages. Elle a souhaité rencontré l’ancien maire socialiste de Rennes, Daniel Delaveau mais aussi Bruno Chavanat, tête de liste de la droite et du centre aux dernières municipales de 2014. "Nous tendons la main à tout le monde mais l’heure n’est pas aux scénari électoraux. L’heure est au projet" martèle Carole Gandon.
Pour l’instant, il n’est pas question de deal mais le temps des compromis viendra. Certains centristes l’espèrent.
Le fauteuil de maire vaut bien cela.
 
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