Etudiante en génie de l'environnement à Rennes, Manon Combe s'apprête à passer quatre jours en Ecosse, déterminée à contribuer à faire entendre la voix de sa génération auprès des dirigeants réunis pour la conférence internationale sur les changements climatiques, la COP26.
Ça s'est joué à pile ou face, et c'est elle qui a gagné. Manon Combe rejoindra donc Glasgow ce jeudi 4 novembre pour assister à la Cop26. Et elle ira ... en avion, à son grand regret. "Je devais partir en train mais mon accréditation est arrivée en retard, du coup je suis obligée d'y aller en avion. C'était ça ou rien". Une concession au bilan carbone, pour la bonne cause.
Être présent à cette COP est plus que jamais important pour que la pression continue d’être mise sur ceux qui négocient.
Âgée de 19 ans, étudiante en deuxième année d'ingenierie en génie de l'environnement à l'école des métiers de l'environnement UniLaSalle sur le campus de Rennes, Manon a été choisie pour représenter les étudiants de l'établissement à la conférence internationale sur les changements climatiques qui se déroule du 1ᵉʳ au 12 novembre 2021 à Glasgow, en Écosse.
Chaque année l'école envoie une délégation d'étudiants assister à ce grand rendez-vous organisé par les Nations Unies. Mais cette année, crise sanitaire oblige, un seul représentant a été autorisé à faire le voyage. "Il y a deux ans à Madrid, nous étions revenus enchantés de l’énergie de la société civile et des ONG et des actions menées par les mouvements de jeunes qui s’y étaient donnés rendez-vous. Mais nous étions revenus tellement déçus voire catastrophés de l’immobilisme et du déni des États." se souvient Geoffroy Belhenniche, directeur de l'Ecole des Métiers de l'Environnement.
Une prise de conscience via les réseaux sociaux
Originaire de Corrèze, Manon s'est éveillée à l'urgence climatique en fréquentant les réseaux sociaux, en suivant des personnes comme Greta Thunberg notamment. "Mes parents ne sont pas très écolos, ils consomment beaucoup. Mon père surtout est acteur de cette société de surconsommation. Souvent je lui dis : tu vas en faire quoi de ce gadget, tu n'en as pas besoin, tu te rends compte de toute l'énergie et les matériaux que ça représente ?"
L'idée d'en faire son métier n'est pas venue tout de suite. Elle a d'abord envisagé d'être médecin, puis policière puis géologue, mais à chaque fois il lui manquait quelque chose. "Je veux travailler dans le développement durable parce que c'est ça l'avenir. Je veux être utile. Je veux être actrice de cette transition énergétique."
Ne pas céder à l'éco-anxiété
Angoisse, tristesse, colère, les sentiments de Manon, partagés par un grand nombre de sa génération face aux chiffres qui s'affolent et au manque d'action politique, portent désormais un nom : l'éco-anxiété. Nom qu'elle emploie, mais sentiment auquel elle refuse de céder.
On est lassé. On entend de beaux discours. Mais si on arrête de mettre cette pression qu'est-ce qu'on fait ? Il faut continuer malgré tout !
A Glasgow pour interpeller les négociateurs français
A Glasgow, Manon va retrouver des jeunes gens du monde entier venus interpeller les représentants politiques. "On est là pour leur dire qu'on compte sur eux, que c'est maintenant qu'il faut prendre les bonnes décisions. Moi je vais essayer de rester sur le pavillon français, j'interpellerai les négociateurs français qui le fréquentent."
J'espère des prises de décision importantes. On attend beaucoup de cette cop de la dernière chance !
Retrouver l'espoir
"On veut tous la même chose : vivre sur une belle planète où on peut tous s'épanouir et être égaux malgré nos différences". Manon est confiante, elle espère vraiment que les décideurs du monde entier vont enfin prendre les décisions nécessaires pour exaucer ce voeu universel.