Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné, ce jeudi 19 octobre 2023, un habitant de Montauban-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) pour le harcèlement infligé à la mère de ses enfants qui durait "depuis quarante ans"
Le tribunal correctionnel de Rennes a condamné, ce jeudi 19 octobre 2023, un habitant de Montauban-de-Bretagne (Ille-et-Vilaine) pour le harcèlement qu'il avait infligé "depuis quarante ans" à la mère de ses enfants.
Suivie en voiture et compte bancaire scruté
Le mis en cause avait dans un premier temps fait l'objet d'une composition pénale - une solution alternative aux poursuites - après la première plainte de son épouse : elle avait dit "subir" depuis 1988 les agissements de cet homme âgé de 64 ans.
Il la "suivait en voiture", "consultait son téléphone", "regardait son compte bancaire" et la "dénigrait lors des disputes". Elle avait d'ailleurs fait "plusieurs tentatives de suicide" et est "suivie par un psychiatre". Une interruption totale de travail de 15 jours lui a été prescrite par un médecin, avait-il d'ailleurs été relevé lors de son procès au tribunal correctionnel de Rennes.
Malgré une sensibilisation aux violences au sein du couple, il continue
Le fils de l'accusé et de son épouse l'avait pour sa part décrit comme "un dictateur" qui "consomme de l'alcool depuis qu'il est à la retraite" et "ne fait rien à la maison".
Mais alors que celle-ci avait quitté le domicile de Montauban-de-Bretagne et venait de s'installer dans son nouveau logement, l'homme qui venait de suivre un stage obligatoire de sensibilisation aux violences au sein du couple, s'était présenté "à plusieurs reprises" chez elle pour "parler du divorce". Il lui était également reproché d'avoir envoyé de "nombreux messages" et "appels", notamment quand il était "alcoolisé".
"Je regrette tout ce que j'ai fait", a-t-il simplement indiqué à la barre, avant de préciser que le stage lui avait "servi". Ce retraité qui a "longtemps travaillé dans un laboratoire" essaie par ailleurs de "sortir" par lui-même de son addiction à l'alcool.
Il se présente ivre à la gendarmerie
"Il a reconnu les faits de 1998 à 2023", mais n'était poursuivi que pour une période plus restreinte. En revanche, il s'était présenté alcoolisé à sa convocation par les gendarmes de Saint-Méen-le-Grand : il avait plus d'1,2 g d'alcool dans le sang. L'avocate de sa femme, Me Natacha Bernard, a ainsi décrit une femme "d'un certain âge", "assez frêle", qui "ne se rendait pas compte que son ex-compagnon dépassait les bornes et qu'il envahissait toutes les sphères de sa vie".
Me Alice Poitevin, l'avocate de la défense, avait pour sa part réclamé qu'on ne fasse pas "le procès de quarante ans de vie commune" pour ce sexagénaire qui n'est "pas le plus expressif du monde" ni un homme "qui sait bien s'exprimer". Mais "il n'a jamais levé la main sur elle" et le problème vient, selon, elle, du fait qu'il "ne voit pas le problème" de se présenter chez sa femme dont il est séparé alors qu'il vient de faire l'objet d'une première sanction.
6 mois de prison avec sursis
Finalement, et conformément aux réquisitions du parquet, Gérard XXX a été condamné à six mois de prison avec sursis. Il aura interdiction de contacter et de paraître au domicile de sa femme pendant trois ans, hormis pour honorer les rendez-vous judiciaires dans le cadre de la procédure de divorce. Son permis de conduire a été suspendu pendant six mois. Il devra enfin verser 1.450 € de dommages et intérêts à sa femme et 1.000 € pour ses frais de justice.