24 élèves de terminale bac pro Gestion Administration du lycée professionnel Sainte Jeanne d'Arc de Vitré participent au projet "Justiscène" .Un projet pédagogique encadré par un avocat et un substitut du procureur. Ce lundi 2 mai, ils ont endossés différents rôles dans une salle du Tribunal de Grande Instance de Rennes pour incarner deux scénarios d'affaires délictuelles sur lesquels ils ont planché en classe auparavant.
"Vous jurez de dire toute la vérité, rien que la vérité et de parler sans haine et sans crainte?" dans le box des accusés, ce matin, une jeune fille qui joue le rôle d'une prévenue... Une scène plus vraie que nature.
Ce projet "Justiscène"' c'est l'occasion de donner un sens au futur rôle de citoyen de ces élèves et de découvrir en situation réelle le fonctionnement de la justice Française, précise le Conseil départemental de l'Accès au droit d'Ille-et-Vilaine, qui chapote l'opération.
Les jeunes en costume pour interpréter le monde de la justice
Et voila comment après un long travail de préparation, 24 jeunes de terminale du lycée Sainte-Jeanne d'Arc de Vitré, se sont retrouvés sur scène ce lundi 2 mai, dans une salle du tribunal de grande instance de Rennes. Ils ont endossés différents rôles de juge, avocat, prévenu, témoins, procureur, greffier, en costumes prêtés par le tribunal. Pour plus de crédibilité, la représentation s'est déroulée en public en présence des représentants de l’Education nationale, d'élus, des familles et de la presse. Plaidoirie, rappel des faits, arguments, tout a été minutieusement préparé et aujourd'hui, c'est presque pour de vrai!
C'est assez stressant mais sympa à faire, c'est enrichissant. On apprend tout les rouages de la justice, on a pu rencontrer des représentants du milieu et ça nous apprend à prendre la parole devant les autres.
Malo, élève de terminale lycée professionnel Ste Jeanne d'Arc de Vitré
Deux scénarios écrits et interprétés par les élèves
Les élèves avaient déjà assisté à des audiences au TGI de Rennes concernant des affaires relatives à des délits (vols, recel, infractions graves). Puis ils ont eux-mêmes travaillé à l'écriture de deux scénarios d'affaires délictuelles : l'une concernant une agression sexuelle, l'autre autour de violences conjugales.
Mettre une robe, se mettre dans la peau d'un avocat, c'est bizarre mais c'est plaisant. Je n'en ferai pas ma vocation mais c'est un beau métier. La justice essaie toujours de se mettre à la place de la victime mais aussi du prévenu en essayant de comprendre les deux.
Marie-France, élève de terminale lycée Sainte Jeanne d'Arc de Vitré
Les motivations pour participer à un tel dispositif sont de mettre en pratique une réflexion citoyenne en développant l’écriture et la parole en public, mais aussi l’initiative, le sens du travail en équipe, l’organisation, les responsabilités tout en associant le partenariat avec des professionnels judiciaires. Cette expérience va ainsi permettre de concrétiser l' apprentissage de ces jeunes en droit, français, gestion, communication, et de donner du sens à leur formation professionnelle.
Ce projet a mobilisé les compétences professionnelles des élèves pendant 2 ans, c'est leur "chef d'œuvre" qui servira pour les évaluer pour le bac cette année. Cela leur a permis de travailler la prise de parole en public, de développer des compétences de théâtre. Aujourd'hui, au tribunal, c'est du réel, c'est presque pour de vrai cet exercice. En plus, ils vont passer prochainement un oral qui comptera avec un coefficient 2 pour leur baccalauréat.
Laurence Botreau, professeure de gestion
Cette opération "Justicescène" existe depuis 15 ans. Pour les enseignants qui y font participer leurs élèves, tous constatent que ceux-ci y gagnent en maturité et en solidarité, tout en ayant l'occasion de découvrir l'institution judiciaire à laquelle ils n'ont pas forcément accès.