Les acteurs du monde judiciaire étaient mobilisés le 15 décembre dans toute la Bretagne. A Rennes, Vannes ou encore Brest, près de 400 personnes se sont rassemblées pour dénoncer le manque de moyens humains et budgétaires qui fragilisent le fonctionnement de la justice.
"Nous ne pouvons plus accepter de sacrifier nos vies et nos santés pour une justice qui se perd à vouloir tout faire dans un temps limité sans disposer des moyens qu'elle mérite dans un Etat de droit", assène au mégaphone Thibaut Spriet, juge et membre du syndicat de la magistrature.
Un cri d'alarme applaudi par 200 personnes ce mercredi après-midi devant le Parlement de Bretagne.
Situation inédite, toutes les juridictions et strates hiérarchiques sont rassemblées à Rennes, Vannes ou Brest, des présidents de chambres aux avocats, en passant par les juges et les greffiers.
A Rennes, même le Procureur de la République, Philippe Astruc, était présent : "En 29 ans de magistrature, c'est la première fois que je m'associe à l'expression collective des magistrats des greffiers et des avocats."
Ces personnes ne demandent rien pour elles-mêmes, elles demandent juste à ce que la nation s'intéresse à la justice et lui donne les moyens de rendre le service qui est attendu par nos concitoyens.
Philippe Astruc, Procureur de la République de Rennes
Des renforts attendus depuis trois ans
Car à entendre ceux qui la rendent, la justice française est malade. Présidente de la chambre de l'instruction à la Cour d'appel de Rennes, Christine Moreau attend des renforts depuis sa prise de poste, il y a trois ans. Aujourd'hui, elle ne parvient plus à traiter tous les dossiers :
Aujourd'hui, j'ai un stock de 460 dossiers et je ne sais pas à quel moment je vais pouvoir dégager du temps pour les traiter.
Christine Moreau, Présidente de la chambre de l'instruction à la cour d'appel de Rennes
Cette manifestation nationale intervient quelques semaines avant la publication des conclusions des Etats Généraux de la justice lancés le 18 octobre dernier.