Nicolas Peyrac est un homme heureux dans le village de son enfance, où il vit. Amoureux des mots, conjugués au passé ou au présent, il nous raconte son histoire familiale et sa carrière, en toute simplicité, dans le film de la réalisatrice Fanny Bertrand "Nicolas Peyrac, simplement libre".
Nicolas Peyrac est un homme heureux en famille et très attaché à ses racines. Dans le village de son enfance, à Saint-Brice-en-Coglès, entre Rennes et Fougères, c'est en "homme, simplement libre" qu'il nous ouvre les portes de sa maison et de son jardin.
Aujourd'hui, âgé de 75 ans, il continue de composer, car c'est, sans condition, un amoureux de l’écriture.
Un enfant choyé
Nicolas Peyrac a grandi entre un père médecin de campagne et une mère cheffe de service à l'hôpital. Des parents très attentifs à son avenir, mais "chacun à leur manière" dit-il.
Pour plaire à sa mère, il s'engage, sans conviction, dans des études de médecine, mais c'est au côté de son père et sa belle-mère, dans la maison de Saint-Brice, qu'il trouve un "havre de paix".
« Dans la tête de ma mère, j'allais être médecin, dans celle de mon père, si j’avais envie de chanter, il fallait que j’essaye, et dans la mienne, peu importe, je savais qu’un jour, je le ferais ».
Mon père a toujours secrètement rêvé que l’un de ses fils fasse un jour ce que, lui, n’a pas pu : écrire.
Nicolas Peyrac
L'écriture comme remède
Alors, entre le médecin poète et l'écrivain chanteur, Nicolas vagabonde. De la médecine, il en retient le plaisir d'être aux côtés des gens.
"Mon père a toujours secrètement rêvé que l’un de ses fils fasse un jour ce que, lui, n’a pas pu : écrire", dit-il.
La chanson "Et mon père", Nicolas Peyrac l'a écrite en 5ᵉ années de médecine, à l'hôpital de la Salpétrière, où il travaillait. "Je m'intéressais plus aux gens, qu'à la maladie", dit-il. "Plutôt que de faire une numération de formule sanguine, je préférais écrire des chansons. Ça aussi, ça peut remonter ou pas le moral des gens, mais c'est ma façon, à moi, d'être médecin".
Plutôt que de faire une numération de formule sanguine, je préférais écrire des chansons
Nicolas Peyrac
Un début de carrière fulgurant
Nicolas Peyrac garde un souvenir mitigé du début fulgurant de sa carrière dans les années 70. Même s'il se dit ravi de sa réussite et heureux d'entendre les gens siffloter ses chansons, il garde un souvenir douloureux de cette époque. "C'était une période de vie compliquée", dit-il, " j'étais comme pris dans un piège".
Entre les années 75 et 86, propulsé en même temps que "les chanteurs à minettes" dit-il, il s'est senti "emporté dans le tourbillon des tournées". Il confesse qu'il ne se reconnaissait plus. "C'était moi, sans être moi. Je faisais ce que je voulais, mais j'étais prisonnier de ce qui se passait dans ma vie professionnelle et de ma vie privée".
Alors, après le décès de sa mère et après son divorce, accablé et torturé, il s'envole avec sa femme, Pascale, vers Montréal. "Il fallait que je renaisse", dit-il. Et encore une fois, les décisions que j'ai su et pu prendre, à ce moment-là, c'est grâce à ma rencontre avec Pascale ".
À cette époque, j'étais prisonnier de ce qui passait dans ma vie professionnelle, ma vie perso, plus la mort de ma mère, mon divorce.
Nicolas Peyrac
Le besoin de retrouver ses racines
Nicolas, après la mort de son père cette fois, a senti le besoin de revenir chez lui. Il voulait habiter dans cette maison qui faisait partie de son histoire. Pascale, sa femme, l'a accompagné dans ce choix : "On n’a pas immigré contraints et forcés, c'était un choix que l'on avait fait de vivre à Montréal, et on a toujours dit qu'on ne se voyait pas vieillir là-bas", dit-elle.
C'est ainsi, que Nicolas Peyrac, qui a voyagé à travers le monde, se dit pleinement heureux, à Saint-Brice où son authentique histoire, familiale et sentimentale, prend tout son sens.
Australie, Japon, Corée, États-Unis, j'ai eu beau faire le tour du monde, je me rends compte que mes racines, elles sont là.
Nicolas Peyrac
Avec ses filles Sarah et Amanda, le plaisir des moments partagés est aussi très précieux. Le chemin parcouru n'a pas été le même pour ses deux filles longtemps éloignées. Mais avec les mots, à travers l'écriture, la chanson et avec le temps, la famille ne manque plus, désormais, une occasion de se réunir.
J'ai raté beaucoup de choses, et aujourd'hui, j'essaie de rattraper les occasions, pour peu qu'elles se présentent
Nicolas Peyrac
"Nicolas Peyrac, simplement libre" un film à voir jeudi 5 décembre 2024, sur France 3 Bretagne, en deuxième partie de soirée, et dès à présent sur france.tv