Il y a un an, il tournait des scènes de son film dans les rues de Rennes, le réalisateur breton Christophe Honoré présente ce jeudi "Plaire, aimer et courir vite" à Cannes, en compétition. Le film sort dans le même temps sur les écrans.
Il a signé "Les chansons d'Amour", "Les Bien Aimés", "La Belle personne", ou "Les Malheurs de Sophie" plus récemment. Cette fois il nous livre une histoire d'amour entre un étudiant rennais et un écrivain parisien dans les années 90, avec le sida pour toile de fond. « Un premier amour et un dernier amour ». C’est ainsi que Christophe Honoré résume son film. Premier émoi pour Arthur,Vincent Lacoste, l'étudiant, qui rêve de monter à Paris, dernier frisson pour Jacques, Pierre Deladonchamps, l'écrivain au crépuscule de sa vie.
Le film "Plaire, aimer et courir vite" a été tourné en partie à Rennes aux mois de juin et juillet 2017, entre le TNB, l'Ubu, le Thabor et le Parlement, puis à Paris et à Amsterdam.
Retour sur les lieux de sa jeunesse pour le réalisateur
Rennes, c'est la ville où Christophe Honoré était étudiant lui aussi dans les années 90. Il a mis beaucoup de lui dans ce film, à la fois dans l'étudiant qu'il a été, et dans l'écrivain réalisateur qu'il est devenu "Moi dans le cinéma que je fais, tous les films sont assez personnels finalement" dit-il d'ailleurs. En juin 2017, à l'occasion du tournage, d'une des scènes devant le TNB, théâtre national de Bretagne, appelé le Grand Huit en 1990 au moment où se déroule l'histoire, nous avions rencontré et interviewé le réalisateur breton, qui nous confiait que ce retour dans la ville, provoquait des "sentiments assez mêlés, à la fois une tendresse un peu nostalgique et en même temps un tournage se fait toujours au présent, même si là, l'histoire se passe dans les années 90, n'empêche que ce sont des acteurs d'aujourd'hui et une énergie d'aujourd'hui."
"On a essayé de recréer un Rennes qui n'existe plus puisque c'était le Rennes des années 90", nous expliquait encore Christophe Honoré, affiches, mobylettes, voitures, ce sont les détails qui permettent de redessiner ces années-là. "On n'a pas les moyens de tout reconstruire, donc il faut être malin et puis c'est plus dans la texture de l'image, dans les lumières, etc... qu'on essaye de créer une espèce de sentiment, de romanesque, qui échappe à l'anecdotique d'aujourd'hui."
En compétition au Festival de Cannes, Christophe Honoré "ne pense pas que le cinéma doit dénoncer quoi que ce soit"
Le cinéaste Christophe Honoré, invité de franceinfo jeudi, évoque son film "Plaire, aimer et courir vite", en compétition au Festival de Cannes. C'est le premier film français en compétition au Festival de Cannes : Plaire, aimer et courir vite, de Christophe Honoré, film franceinfo, sort en salles jeudi 10 mai, le jour de sa présentation sur la Croisette.
Christophe Honoré était également interviewé ce jeudi matin sur France Inter par Augustin Trapenard dans son émission Boomerang.
"Je suis peuplé par la génération perdue à cause du sida, et je n'arrête pas de me demander : qu'est-ce qu'ils auraient écrit aujourd'hui ? Quel aurait été leur dernier film ? Je suis inconsolable." @ChHonore #PlaireAimerEtCourirVite @franceinter https://t.co/ThipTtWe7l
— Boomerang (@BoomerangInter) May 10, 2018
Le film "Plaire, aimer et courir vite, est donc projeté, dans le cadre de la compétition, au festival de Cannes ce jeudi soir à 18h30. Il sort en même temps en salle.