L’Institut des Sciences Chimiques de Rennes compte plus de 450 personnes qui travaillent sur des recherches en chimie très variées. Des innovations qui nous concernent tous pour répondre aux grands défis sociétaux à venir : la santé, le numérique et le développement durable.
Il y a dix ans naissait l’Institut des Sciences Chimiques de Rennes (ISCR). A l'époque il s'agissait de regrouper huit laboratoires de taille moyenne et d'en faire un instrument unique de recherche plus efficace et plus visible. Aujourd'hui c'est chose faite : l'ISCR est devenu la plus grosse unité de recherche en France du CNRS.
La plus importante unité de recherche en France dans le domaine de la chimie
Selon Jean-Luc Adam, directeur de l' ISCR et directeur de recherche CNRS :Plus de brevets, plus de conférences internationales et plus de soutien à des projets individuels prometteurs autour desquels se constituent des équipes."il aura fallu beaucoup de travail pour mettre tous le monde ensemble. Mais on y a gagné en visibilité et en efficacité, ce qui a permis de générer des talents, de maintenir nos financements et de déboucher sur des productions de plus en plus nombreuses".
Aujourd'hui l’Institut des Sciences Chimiques de Rennes compte 200 chercheurs et enseignants-chercheurs, des hommes et des femmes qui mènent une recherche fondamentale centrée sur la Chimie qui s'articule avec avec la Physique, avec les Sciences et Technologies de l'Information et de la Communicationles (les STIC), et la Biologie-santé. Autour de ses chercheurs, 140 doctorants préparent actuellement une thèse à l'ISCR. 40 % d'entre-eux sont des étudiants issus du site de Rennes.
L'ISCR répond à toutes les demandes de la chimie actuelle. Onze équipes travaillent dans des domaines très différents, comme la synthèse de molécules pour la cosmétologie ou la pharmacie (avec par exemple des débouchés dans la lutte contre les cancers), la synthèses de matériaux du futur plus éco-responsables, mais aussi des recherches fondamentales découlant de la chimie quantique pour l'étude par exemple des propriétés macroscopiques des matériaux.
De très nombreux domaines de la chimie sont couverts, des molécules organiques et organométalliques aux matériaux fonctionnels moléculaires ou relevant de la chimie du solide et de la métallurgie, en passant par la catalyse, l’électrochimie, la chimie théorique et l’ingénierie des procédés.
Des recherches qui nous concernent tous dés aujourd'hui
Certains de ces domaines de la chimie parlent plus que d'autres au grand public.Par exemple l’opto-électronique qui a permis des gains de rapidité impressionnants dans la transmission des données numériques via la fibre optique. Aujourd'hui ces recherches ont permis la mise au point de nouvelles fibres optiques originales, transparentes dans l'infra-rouge pour le transport du signal. Avec aussi de nouveaux capteurs optiques, ces progrès débouchent sur de nouveaux outils de détection de molécules organiques qui intéressent les domaines de la santé ou de l'environnement (détection de quantités infimes de molécules comme des polluants).
Dans un domaine proche, les lentilles infrarouges qui ont d'abord permis la mise au point de matériels militaires de vision nocturne, trouvent une déclinaison dans l'aide à la conduite de nuit et permettront bientôt de faire des photos de nuit sur nos smartphones et tablettes.
De nouveaux matériaux de synthèse (les pérovskites hybrides) ont récemment permis la mise au point de prototypes prometteurs de cellules photoélectriques. Aussi performantes que ce qu'on fait de mieux aujourd'hui mais à terme, elle devraient être produites pour un coût très inférieur.
Un des axes de recherche les plus importants concerne le développement durable puisqu'il s'agit d'une part de développer une chimie moins consommatrice d'énergie et d'autre part d'utiliser la chimie au service de la dépollution ou de la détection des polluants dans l'air, l'eau ou le sol. Des recherches permettent d'envisager un jour de produire de l'électricité avec des plantes (bio-électrochimie) de valoriser des végétaux ou des algues, mais aussi de recycler utilement les déchets des productions agricoles (catalyse pour la valorisation de la biomasse).
Débouchés économiques et rayonnement
Toute cette expertise est mise au profit de l’innovation et des applications technologiques. Des start up naissent, comme DIAFIR, Umicore IR Glass à Acigné, Olnica ou KemWatt qui produisent et commercialisent ces innovations issues des recherches universitaires Bretonnes (Rennes 1, INSA Institut National des Sciences Appliquées de Rennes, ENSCR École nationale supérieure de chimie de Rennes...)Le rayonnement de plusieurs membres de l’ISCR est reconnu internationalement. En dix ans l’Institut des Sciences Chimiques de Rennes a souvent vu ses chercheurs récompensés (39 prix et distinctions) et remporter des médailles et des prix auprès de l'Académie des sciences ou du CNRS. La plus prestigieuse est une médaille d'argent du CNRS remportée en 2014 par Jean-François Carpentier.
L'anniversaire de l'ISCR a été célébré le mardi 12 juillet 2016 au Diapason, campus de Beaulieu à Rennes avec notamment deux tables rondes :
• 10h45 : "L'ISCR, 10 ans de création et d'innovation"
avec Jean-Luc Adam (Directeur de recherche CNRS, Directeur de l’ISCR), Joël Boustie (Professeur Univ. Rennes 1), Jean-François Carpentier (Professeur Univ. Rennes 1, Vice-Président recherche Univ. Rennes 1), Annabelle Couvert (Professeure ENSCR), Olivier Guillou (Professeur INSA Rennes), Claude Labit (Directeur de recherche INRIA, Vice-Président recherche Univ. Bretagne-Loire), Claire-Marie Pradier (Directrice adjointe scientifique de l’INC du CNRS), et Jean-Yves Saillard (Professeur Univ. Rennes1).
• 14h : "Quels défis pour la chimie ?"
avec Davis Alis (Président de l‘Université Rennes 1), Bruno Bujoli (Directeur du CEISAM, Nantes), Arnaud Devillez (Délégué régional à la recherche et à la technologie), Danielle Fauque (Docteure en histoire des sciences), Marc Fourmigué (Directeur de recherche CNRS), Maryline Guilloux-Viry (Professeure Univ. Rennes 1), Vincent Lamande (Président SATT Ouest Valorisation), et Régis Réau (Senior Scientific Director R&D Air Liquide).