À l'appel de trois syndicats de police, les CRS de Rennes ont "posé le bouclier". En mission à Nice, ils ont consulté le médecin ce mercredi, se rendant ainsi indisponibles. D'autres compagnies républicaines de sécurité (CRS) de l'Ouest seraient entrées dans le mouvement.
"En effet, les collègues ont répondu à l'appel de l'intersyndicale pour contester la réforme des retraites" nous confirme ce mercredi 11 décembre Sébastien Lebahy, secrétaire régional adjoint SGP-FO.
Trois syndicats de police, l’Unsa, Alliance et SGP-FO, ont appelé, ce mercredi 11 novembre, les CRS à se mobiliser contre la réforme des retraites et contre le texte qui va régir le régime de travail des CRS.
A Nice où ils sont en mission, "60 des 78 policiers de la CRS 9 de Rennes en déplacement ont fait appel à SOS Médecin et sont donc en 'journée consultante' et ne peuvent pas être mobilisés au moins une demi-journée. Certains seront peut-être en arrêt maladie à l'issue de leur consultation, d'autres non, mais ils ne peuvent se rendre sur une mission ce temps-là" explique le délégué syndical. Selon lui, la compagnie du Havre serait entrée dans le mouvement et la CRS de Bièvre en mission à Nantes devrait se mobiliser dans l'après-midi.
Selon Sébastien Lebahy, les CRS sont exposés quotidiennement, mobilisables à tout moment et exercent "un métier qui n'est pas compatible avec un régime de retraite universel, ne pouvant pas avoir le même régime de retraite que les autres".On ne peut pas avoir le même régime de retraite que n'importe quelle personne qui travaille
Un statut particulier
Dans une lettre adressée mercredi 4 décembre aux syndicats policiers, le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, avait offert des garanties à la profession, assurant qu'elle continuerait à bénéficier d'avantages propres. "Les droits à un départ anticipé resteront ouverts comme aujourd'hui" avait-il écrit.
Comme pour tous les fonctionnaires, la pension de retraite des policiers est calculée sur la base des six derniers mois de salaire, et non pas sur les 25 dernières années comme dans le privé. Et au taux plein, leur pension s'élève à 75 % du salaire brut (sans les primes). Mais en plus, la pénibilité de leur travail et le risque encouru les placent parmi les catégories dites 'actives' de la fonction publique, par opposition aux 'sédentaires'. Cela leur permet de faire valoir leurs droits à la retraite à partir de 57 ans, contre 62 ans dans le privé.
"Un ras le bol total"
Au delà du refus de la réforme des retraites, ressortent des revendications par rapport à un trop plein de mobilisation. Sébastien Lebahy rappelle que cette réforme se greffe à "une année entière surchargée avec les manifestations de Gilets jaunes et des policiers suremployés, mobilisés à tout moment et ne pouvant pas prendre suffisamment les repos nécessaires".