Rennes accueille le 20ème congrès mondial de l'agriculture biologique

Santé, écologie, équité et précaution, les quatre principes fondateurs de l'agriculture biologique sont les bases de ce congrès mondial. Du 6 au 10 septembre, 2.500 professionnels du monde entier vont échanger expériences et connaissances. Objectif : déployer des solutions saines et durables.

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Conférences, forums, ateliers, visites, le programme est dense, les thématiques parfois pointues. Au total 450 rendez-vous sont prévus pour cette 20ème édition de l’OWC (Organic World Congress), organisée du 6 au 10 septembre au couvent des Jacobins à Rennes.

2.500 acteurs de la filière biologique d'une centaine de nations différentes sont réunis pour partager expériences et connaissances. Mais, en raison de la crise sanitaire, seuls environ 500 d'entre eux seront réellement présents en Bretagne, les autres participeront aux débats par visio-conférence.
 


La Bretagne, une évidence

"Quand on a constitué le dossier de candidature en 2017, Paris semblait évident pour accueillir un congrès mondial, mais on souhaitait aussi partager des expériences d'exploitations et d'entreprises, et la Bretagne s'est imposée" explique Jean-Marc Lévêque, président du congrès et directeur du développement durable chez Triballat Noyal.

L'agriculture biologique en Bretagne en 2021, ce sont 3.600 producteurs et 10% de la surface agricole utile. Deux fois plus qu'il y a 10 ans. "C'est bien, mais on pourrait faire mieux. Selon moi, la bio ne doit pas continuer à se développer uniquement sur des petites surfaces et en circuit court. Toute la partie intensive de l'agriculture bretonne doit basculer. Ce sont les grands acteurs qui feront changer les choses, les grandes coopératives et les grands groupes agro-alimentaires" souligne Jean-Marc Lévêque.

A l'échelle mondiale, un univers très contrasté

L'agriculture biologique dans le monde, c'est aussi bien un producteur de cacao qui cultive un hectare en Côte d'Ivoire que l'exploitation de 60.000 hectares d'un éleveur de moutons en Argentine. Des différences d'échelle, des écarts culturels et économiques qui donnent lieu à des échanges fructueux. "On va essayer de voir ce qui est transposable, ce que chacun peut apporter à l'autre. Ce que j'apprécie dans les échanges internationaux, c'est le point de vue qui peut être radicalement différent" remarque Yves Jan, qui asssitera au congrès. Il accueillera des conférenciers sur son exploitation de trente vaches laitières à Cesson-Sévigné près de Rennes.

 


L'agriculture biologique : un projet social


Pour nous l'important c'est aussi les hommes, qu'ils puissent pleinement vivre de leur métier sur leur territoire

Yves Jan, agriculteur


Membre de la Fédération Nationale d'Agriculture Biologique, Yves Jan porte une attention particulière à l'aspect social de la production bio : "Le projet de 25% d'agriculture bio en Europe porte sur des hectares ou des volumes de production. Nous, notre intention, c'est 25% d'agriculteurs bio. Pour nous l'important c'est aussi les hommes, qu'ils puissent pleinement vivre de leur métier sur leur territoire" précise-t-il.

Développer un réseau

Avant d'organiser ce 20ème congrès, Jean-Marc Lévêque a assisté à plusieurs éditions précédentes dans sa fonction de directeur du développement durable chez Triballat Noyal, l'entreprise agro-alimentaire bretonne dont le slogan est "Nourrir sainement de la terre à l'assiette". Pour lui ces rencontres internationales sont l'occasion d'enrichir ses connaissances, et de développer un réseau. "J'ai pu échanger avec des professionnels du Danemark. Chez eux, 25% de la consommation des produits laitiers est issue de la filière bio. J'ai pu développer des relations commerciales avec certains pays, découvrir des filières de production de mangues ou d'ananas bio qui sont devenues nos fournisseurs" relate-t-il.

Partager les connaissances scientifiques

Pendant ces cinq jours de congrès, au couvent des Jacobins et en ligne, des scientifiques du monde entier vont exposer leurs travaux. "L'Allemagne, l'Autriche ou la Suisse ont développé des programmes de recherche bien supérieurs aux nôtres, sur les usages des huiles essentielles ou des plantes par exemple" constate Jean-Marc Lévêque.

Alerter et inspirer les politiques

Au-delà des acteurs de la filière, des élus locaux, régionaux, nationaux et internationaux sont invités à assister aux échanges."On va se retrouver entre collègues, mais notre objectif c'est aussi de faire passer des messages aux institutions, à nos élus, pour les inciter à agir pour la transition agricole et alimentaire" indique le président de ce 20ème congrès mondial de l'agriculture biologique.

"Pour moi, les politiques, ce sont eux qui doivent taper du poing sur la table, sur le problème des algues vertes ou de la pollution des eaux en Bretagne par exemple. Ils devraient s'assurer de l'efficacité de l'usage de l'argent public" note Jean-Marc Lévêque.

Il déplore aussi la faiblesse des moyens attribués à la filière bio au niveau national : "Les citoyens font bouger les choses par leurs choix de consommation, mais nos institutions sont en retard par rapport aux moyens qu'il faudrait mobiliser".

Sensibiliser les citoyens

Parce que le citoyen, le consommateur, est partie prenante, une série d'évènements organisés par l'association Voyage en Terre Bio lui est spécialement destiné.


On doit faire le maximum pour ne pas laisser à nos enfants que des problèmes

Jean-Marc Lévêque


Pour Jean-Marc Lévêque, face à la dégradation du climat, du patrimoine végétal et animal, la filière bio a la responsabilité de développer et de faire connaître et croître des solutions.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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