Acte 29 du mouvement à Rennes, où les mots d'ordre étaient le soutien aux Gilets Jaunes blessés pendant les précédentes mobilisations et la dénonciation des violences commises à l'occasion du maintien de l'ordre.
Ils étaient une centaine de Gilets Jaunes, partis de la place de la République à Rennes à 14 heures, à remonter la rue Le Bastard, avant de respecter une minute de silence Place de la Mairie.
Une banderole en tête de cortège proclame « Ni oubli ni pardon pour les blessés ».
Dans le cortège, Marie-Françoise, Gilets Jaune à Rennes, regrette la faible mobilisation de cette journée.
"Je suis franchement déçue de voir qu’il y a si peu de monde parce que eux (les Gilets Jaunes blessés, ndlr), ont perdu beaucoup plus que nous. Nous, pour l’instant, on a peut-être rien gagné mais on a rien perdu, eux ils ont perdu une partie de leur vie quand même."
De nombreux manifestants pointent la multiplication des blessés parmi les Gilets Jaunes, à la suite du journaliste indépendant David Dufresne, qui a recensé à ce jour sur son compte Twitter 293 blessures à la tête, 24 personnes éborgnés et cinq mains arrachées.
C'est le cas de Laure, "street-medic" dans les cortèges rennais, qui raconte avoir vu un homme recevoir des coups de matraque "parce qu’il était au sol et n’a pas voulu bouger". "Il a eu des saignements importants au niveau du crâne, et au final il a eu cinq points de suture" poursuit-elle.
Des faits qui ont eu raison de la confiance accordée jusqu'alors par Agnès aux forces de l'ordre. La jeune femme dit avoir reçu des insultes et des coups de matraques, en marge d'une manifestation.
"J’ai perdu le respect et la confiance dans les forces de l’ordre à partir de décembre. Ils ont fait augmenter la haine anti-flics", affirme t-elle.
Depuis le 17 novembre, 2448 personnes ont été blessées côté manifestants et 1797 parmi les forces de l'ordre, selon des chiffres du ministère de l'Intérieur arrêtés au 13 mai.
Selon le procureur de Paris, 171 enquêtes ont été confiées à l'inspection générale de la police nationale (IGPN) et trois à l'inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN).
Les investigations sont désormais terminées pour 57 d'entre elles et le parquet doit décider d'éventuelles suites judiciaires.