L'Arvor, cinéma art et essai de Rennes a quitté la rue d'Antrain, où il était installé depuis 38 ans. Il prend ses nouveaux quartiers derrière la gare et espère surtout voir les spectateurs reprendre possession de ses salles obscures.

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Un public absent, mais il fallait marquer le coup. L'équipe du cinéma art et essai Arvor a réuni quelques personnes de son équipe dimanche, pour une dernière séance privée, dans ses murs rue d'Antrain. 38 ans que les écrans, les sièges, les projecteurs y étaient installés. 12 000 films, au moins, y ont été projetés.

On aurait aimé prendre les gens avec nous, pour qu'on parte ensemble

Patrick Fretel

La crise sanitaire a terni ce départ. "On ne voulait pas partir comme ça" regrette Patrick Fretel, le président de l'Arvor. "On aurait aimé fêter ça, avec les fidèles spectateurs de l'Arvor, qui nous ont accompagnés pendant des décennies." 

La boîte à souvenirs s'ouvre. Patrick Fretel raconte, amusé, la diffusion du film de Jean-Luc Godard, en 1984, "Je vous salue Marie". "C'est la première fois qu'avec Godard on a fait autant de monde, mais dans un contexte...L'affiche avait fait polémique, avec une Marie enceinte et un Joseph à genoux. Cela a déclenché des manifestations dans tout le pays." Il ajoute : "Pendant les projections, des intégristes se mettaient sur le trottoir d'en face, avec leur autel portatif et priaient, psalmodiaient. Les noms d'oiseau volaient entre le public qui faisait la queue et eux."

Même s'il en rigole aujourd'hui, il ne faisait pas toujours le malin. "C'est la première fois que je demandais l'assistance des services de la sécurité publique car on avait des alertes à la bombe." 


Continuer à se projeter dans un nouveau lieu


L'aventure du cinéma Arvor n'est pas terminée. Son décor change. Il emménage derrière la gare sur l'îlot Paul Féval, avec cinq salles et 767 places. Les projecteurs ont été démontés et acheminés vers les nouveaux locaux.


Ce changement était voulu, nécessaire, pour permettre un équilibre dans la projection "des oeuvres porteuses" et celles "plus exigeantes, plus confidentielles". 

L'âme de l'Arvor va perdurer dans ce nouveau lieu, y compris la volonté de diffuser en 35 mm, pas qu'en numérique. "C'est un moyen de culture, de s'ouvrir sur le monde, d'apporter une diversité culturelle à travers l'image, les rencontres et les débats qui peuvent avoir lieu", insiste Patrick Fretel. 

"C'est important de se projeter, même si on sait que ce ne sera pas un long fleuve tranquille." L'équipe de l'Arvor (8 salariés, 35 bénévoles) attend désormais les annonces du gouvernement du 20 janvier, sur une possible réouverture des cinémas. Si le feu vert est donné, l'Arvor accueillera à nouveau son public le 3 février.

 

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