Malgré l’interdiction de la préfecture, près de 400 personnes ont marché du centre-ville de Rennes jusqu’aux terrains de la Prévalaye, derrière la rocade Ouest, où la ville prévoit de développer une zone touristique et d'étendre les terrains d'entraînement du Stade rennais.
Certains portaient symboliquement une fourche ou une bêche dans leurs mains. Près de 400 personnes, issues d’un collectif de sauvegarde du site de la Prévalaye, ou de nombreuses associations environnementales (Attac, Alternatiba...), ont bravé l’interdiction et une pluie fine pour dénoncer l’urbanisation de cette vaste zone en partie agricole, à l’Ouest de la ville.
La manif est repartie en direction de la #prevalaye déjà plus de 500 personnes. Il est encore temps de nous rejoindre pour libérez les terres ensemble sur place????? pic.twitter.com/WbXDBedAw2
— Les Soulèvements de la Terre (@lessoulevements) April 10, 2021
Partis du Mail François-Mitterrand sous l’œil de la police, les manifestants ont fait route vers la Prévalaye dans une ambiance plutôt festive. Arrivés 40 minutes plus tard sur le pont du périphérique, près du Roazhon Park, ils ont déployé leurs banderoles, et reçu quelques coups de klaxon de solidarité de la part de certains automobilistes.
On dénonce tous les projets qui viennent détruire l’écosystème de la Prévalaye, les habitats végétaux, les habitats des animaux, et aussi son potentiel agricole, avec des parcelles encore fertiles, qui ne sont pas encore cultivées, et où des porteurs de projets agricoles sont déboutés par la métropole parce que beaucoup de parcelles sont gelées par le Stade rennais pour préparer l’extention de ses infrastructures et de son centre d’entraînement.
Arrivé aux portes de la Prévalaye, encerclé par les forces de l’ordre, le cortège a pu accéder à une petite parcelle de terrain. Les manifestants ont procédé à des prises de paroles. Certains, symboliquement, ont aussi effectué quelques plantations.
Vers 16 heures, les forces de l'ordre leur ont demandé d'évacuer la zone. Les manifestants ont alors repris le chemin du centre-ville. En bas de la place de lices, ils ont été bloqués par les CRS. Ils ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes.
400 hectares d’espaces verts grignotés petit à petit
Le projet du Stade rennais n’est pas le seul en cause. " La ville veut créer des ilots de béton, reprend Alfaël, des allées bitumées qui vont détruire des boisements, des haies, des talus. On est là aussi pour revendiquer d’autres usages pour ce lieu, pour pas qu’il soit privatisé à des fins lucratives mais plutôt qu’on parle d’alimentation, d’un lieu de résilience".
La ville de Rennes, qui détient 90% des terres, veut faire de ce lieu un espace touristique.
Un espace pour respirer autour de Rennes
Selon le militant écologiste, l’été, en situation de canicule, il peut y avoir 8 degrés de différence entre le centre-ville et la Prévalaye. "Alors qu’on parle beaucoup de problèmes pulmonaires en ce moment avec la Covid, la qualité de l’air fait partie des conditions pour pouvoir avoir une santé et un environnement plus profitables pour nous", insiste Alfaël.
La ville et le Stade rennais se défendent de tout développement irresponsable
Pour l’instant, aucun projet n’est acté. La ville de Renne doit prendre sa décision en juin. Dans un communiqué, celle-ci a tenu à rappeler que "la Prévalaye était un site naturel remarquable". Pour Rennes métropole, "c'est à la fois un espace agricole, un espace de loisirs en plein air, un espace d’éducation à la nature et de développement de l'agriculture urbaine. La préservation et l'amélioration de cet espace naturel a été parfaitement comprise et intégrée par le club".
Il faut dire que, à la lumière de travaux et de réunions de concertation, le Stade rennais a déjà revu à la baisse son projet. Il prévoit désormais la construction de deux nouveaux terrains (au lieu de cinq). Cela porterait à 8 le nombre de terrains d'entraînement. La surface du centre d'entraînement passerait donc de 11,4 à 15 hectares, sachant que la superficie totale du site de la Prévalaye est de 450 hectares.