Suite au règlement de compte et à la mort d'un jeune homme, le mercredi 17 mars dernier dans le quartier de Cleunay à Rennes, la mairie a demandé à la police municipale d'exercer une surveillance devant l'école et le supermarché du quartier. Des agents s'estimant sous-équipés, se sont mis en grève.
Ils dénoncent "une mission dangereuse" et ne pas être dotés "de moyens suffisants de protection et de riposte dans un contexte de règlement de compte armé entre bandes rivales" nous explique Jérôme Jourdan, secrétaire FO pour la Police municipale de Rennes. Une partie des policiers municipaux de la ville se sont en effet mis en grève ce lundi après-midi, refusant d'assurer des missions de surveillance dans le quartier de Cleunay.
La semaine dernière, leur direction leur avait demandé de ne plus patrouiller, dans ce quartier où s'était produit le mercredi une fusillade mortelle. Une prise de distance "classique" avait nuancé la ville, pour permettre à la police nationale de travailler. Mais, ce lundi la mairie change de position. Elle demande à la police municipale d'assurer une présence régulière avec une surveillance statique devant l'école du quartier Champion de Cicé, ainsi que devant le centre commercial. Une mesure visant à rassurer les habitants.
Mouvement de grève parmi les policiers municipaux
Une partie des policiers, qui se disent insuffisamment armés, se sont mis en grève ce lundi après-midi. Sur l'équipe de cinq agents qui devait assurer la surveillance demandée, trois se sont mis en grève et un quatrième a fait valoir son droit de retrait. Ce mardi, sur les trois agents plannifiés pour cette mission de surveillance à Cleunay, deux se sont mis en grève. Aucune patrouille n'a donc pour le moment eu lieu dans le quartier, depuis la fusillade de mercredi dernier.
Pas suffisamment armés dans ce contexte tendu
Les policiers municipaux demandent à être armés et pas seulement avec des pistolets à impulsions électriques. "C'est un message que l'on relaie depuis 2016 auprès des élus et de la maire de Rennes, poursuit Jérôme Jourdan c'est le constat des policiers municipaux. Des armes à feu circulent de plus en plus dans le milieu de la petite et de la moyenne délinquance, c'est à dire les trafics de drogue. On dénonce la situation. Nous seront forcément un jour exposés à ce type de situation et le manque de moyens de riposte ne nous permettrait pas d'assister le citoyen, s'il devait y avoir une fusillade en présence de policiers municipaux" estime le policier rennais.