Et de deux. Un 2ème Emmy Award en 2 ans consacre la petite entreprise rennaise Golaem et son logiciel qui crée des foules. S'ils n'ont pas pu assister à la cérémonie de la Televison Academy à Los Angeles, les 6 salariés de Golaem rêvent désormais... d'un Oscar !
C'est dans des bureaux totalement ordinaires, presque spartiates, en zone industrielle de Rennes, que le logiciel pour créer des images de foule continue d'être perfectionné. Golaem, retenez ce nom. Emprunté à un personnage de la mythologie hébraïque, le logiciel informatique Golaem et l'entreprise du même nom devraient continuer à briller. Parmi les utilisateurs du logiciel 100% rennais, les studios d'effets spéciaux américains, canadiens ou espagnols qui ont abreuvé en scènes épiques la série Game of Thrown et Walking Dead.
Les frenchy une nouvelle fois récompensés
En 2019 déjà, l'Emmy Award attribué aux petits Bretons avait créé la surprise. Le logiciel permet de générer des images de foule, avec des personnages d'allure différentes et qui interagissent avec le décor de la scène et avec les autres "figurants" virutels. Cette année, la statuette dorée des Emmy échoit aux ingénieurs rennais aux côtés d'autres grands noms de la technologie audiovisuelle, comme le laboratoire de son Dolby.
Ce prix a un grand impact pour nous ouvrir encore plus le marché nord-américain.
Embarqués dans l'aventure depuis plus de 12 ans
L'entreprise réunit six ingénieurs en informatique depuis douze ans, et presque tous étaient déjà collègues au sein d'un laboratoire de recherche rennais, l'Inria. A la tête de Golaem, Stéphane Donikian salue de sa voix calme et grave, l'efficacité du collectif ainsi crée, avec "un fonctionnement collaboratif et non pyramidal, où on travaille en confiance tous ensemble". Et d'ajouter: "la relation de confiance est partagée avec nos clients, qui savent qu'ils peuvent compter sur notre grande réactivité."
Fonction support
Vendu sous forme d'abonnement ou de licence avec contrat de maintenance, le logiciel Golaem a séduit des studios d'effets spéciaux parmi lesquels la moitié sont américains ou canadiens. Le reste des clients provient à égalité de France, d'Allemagne et du Japon. La force de la petite entreprise est "d'apporter rapidement des réponses quand un problème est rencontré sur une scène", au travers de "nightly bills" (des amendements nocturnes apportés sur le logiciel).
Capes et robes
Et justement, des studios d'effet spéciaux réclament en ce moment plus de mouvements dans les vêtements des petits personnages. Alors Yann Pinczon du Sel, ingénieur Recherche et développement, travaille à améliorer le logiciel. Plongé dans des lignes de codes, il entend multiplier les possibilités de "collisions" ou interactions entre les vêtements des personnages, notamment avec "des vêtements complexes comme des capes ou des robes". Le Graal de Yann: une belle simulation de foule en costumes d'époque.