Aux côtés de 6 autres maires de grandes villes de France, la maire de Rennes Nathalie Appéré signe un appel dans les colonnes du Monde. Les élus réclament à l'État des solutions pérennes pour l'accueil des migrants. "Nous sommes au pied du mur", écrivent-ils.
"Chaque mois, plusieurs milliers de personnes arrivent dans nos villes", écrivent les élus. Devant l'urgence de la situation, sept maires de grandes villes de France s'unissent pour lancer un appel dans les colonnes du journal Le Monde.
Des élus d'Est en Ouest, et de tous bords politiques : il s'agit de Nathalie Appéré, maire (PS) de Rennes. Mais aussi Martine Aubry, maire socialiste de Lille, Alain Juppé, maire (LR) de Bordeaux, Jean-Luc Moudenc, maire (LR) de Toulouse, Eric Piolle, maire (EELV) de Grenoble, Roland Ries, maire socialiste de Strasbourg à l'origine de cet appel, et de Johanna Rolland, maire (PS) de Nantes.
Tous s'alarment de la pénurie de moyens mis à disposition pour accueillir les migrants, et réclament à l'État des solutions pérennes.
"L'année 2017 s'achève sur une hausse massive de la demande d'asile, écrivent-ils, et l'arrivée des nouveaux arrivants met sous une extrême tension - particulièrement avec le début de la vague de froid - les politiques publiques et institutionnelles classiques".
Pansement sur jambe de bois
Les dispositifs actuels sont "complètement saturés", et ce "malgré l'augmentation régulière du nombre de places", indiquent les maires. Selon eux, dans l'état actuel des choses, l'intervention de l'État fait office de pansement sur jambe de bois :
L'évidence est là, sous nos yeux, dans nos rues, dans les foyers des centres d'hébergements : il y a une urgence. Une urgence sociale. Une urgence de solidarité.
"Nous sommes au pied du mur. L'État [...] doit faire plus que reconnaître la gravité de la situation". Car "pendant ce temps, nos villes agissent et franchissent de nouvelles étapes."
Pour aller plus loin, les élus demandent aujourd'hui la mise en place "sans délai" d'une réflexion autour de "la mise en place d'un réseau solidaire entre les villes de France et qui, en lien avec les réseaux existants, se consacre à cette question".Car ce sont bien nous, les maires, à la tête de grandes villes de ce pays, qui sommes au front face aux personnes en détresse, aux citoyens, aux associations
"Accueillir dignement les nouveaux habitants relève de nos responsabilités à tous", concluent les élus. En 2016, la France aurait accueilli un peu plus de 256 000 immigrants, selon un rapport de l'OCDE. L'Hexagone serait la 5e destination des migrants.
► Revoir le reportage de Catherine Jauneau et Vincent Bars :
Intervient dans ce reportage : Carole Bohanne, présidente de l'association "Un toît c'est un droit".