Un collectif de parents, professeurs et militants associatifs rennais se mobilise contre l'expulsion imminente d'une mère de famille géorgienne et de ses deux enfants, selon un communiqué publié jeudi.
"Nous, amis, professeurs, parents d'élèves, simples citoyens, nous indignons de l'expulsion programmée et imminente de Marina et de ses deux enfants Elene et Luka, vers la Géorgie, loin de son compagnon qui a élevé ses deux enfants et les a considérés comme les siens", écrit le collectif "Réseau éducation sans frontières" (RESF).Ils dénoncent une interruption "brutale" de la scolarité des enfants. L'expulsion de la mère, Marina K., et de ses deux enfants, est prévue pour le 28 novembre. Le garçon, âgé de 11 ans, est scolarisé en CM2, tandis que sa soeur, 12 ans, en classe de 5ème, "suit une scolarité exemplaire alors qu'elle ne parlait pas français deux ans plus tôt", expliquent les soutiens de la famille, qui réclament sa régularisation "au nom des valeurs de la République".
La famille est arrivée en France en trois étapes: le compagnon de la mère en 2010, la mère et son fils en 2012, et la jeune fille en 2014. Le père, qui n'est pas le père biologique des enfants mais les élève depuis leur petite enfance, a obtenu un titre de séjour d'un an, travaille et vient de se voir attribuer un logement social. La mère a vu sa demande d'asile déboutée il y a un an et demi. "C'est dommage que l'on reconduise maintenant madame à la frontière alors que la famille est autonome financièrement", a expliqué à l'AFP Carole Bohanne, membre de RESF.
Selon le collectif, Marina K. s'est vu notifier une obligation de quitter le territoire en septembre, alors qu'elle accompagnait un ami à la préfecture pour servir d'interprète. Mercredi, environ 80 personnes se sont retrouvées devant la préfecture de Rennes pour tenter d'obtenir un rendez-vous. Une pétition de soutien, lancée mardi sur le site de RESF a également recueilli plus de 2.000 signatures. "Ce qui complique la situation, c'est que le couple est marié religieusement mais pas civilement, et que le père n'est pas le père biologique. Nous voulons négocier un départ différé pendant les grandes vacances, ce qui permettrait à la dame et à ses enfants de revenir avec un visa, après un mariage civil, pour obtenir un titre de séjour", a précisé Carole Bohanne.