Les salariés de la Poste de Rennes sont en grève depuis le 9 janvier. Une solidarité s'est mise en place.
"Ça fait deux mois qu'on se lève très, très tôt. Malheureusement, ce n'est pas pour aller au travail." Cathy Le Ber est "fatiguée, mais toujours prête. On s'accroche !" Depuis deux mois, elle fait grève aux côtés de certains de ses collègues rennais.
Point d'achoppement avec la direction : la mise en place d'une tournée méridienne et d'une tournée sacoche qui, selon les grévistes, affecterait l'organisation de la "vie privée" des salariés.
Pour étendre le mouvement, chaque jour, Caty et ses collègues font la tournée des bureaux de Poste pour tenter de sensibiliser les autres à leur mouvement. Christelle Jarny, Agent de La Poste, a pu discuter avec des collègues de Guichen. "On a eu un très bon accueil. Ça leur parle. Eux-mêmes sont dans la mouise. Ils font des heures supplémentaires à n'en plus finir".
Autre bénéfice de cette tournée des bureaux de Poste : "partager les conditions de travail. On découvre des bureaux du département dans lesquels les situations sont parfois pires que la nôtre", décrit Arnaud Bordier, délégué Sud-PTT.
Soutien
Pour tenir pendant deux mois, les grévistes peuvent compter sur le soutien de la population. "Les étudiants nous invitent, font des collectes d'argent, des bars acceptent d'organiser des concerts de soutien. L'argent nous aide à tenir, à nourrir nos familles. C'est super important. Ce n'est pas une lutte dans le vide, où on serait seul contre un pot de fer que serait notre direction. On est vraiment soutenus par la population", affirme M. Bordier.
La plupart sont déterminés à ne pas s'arrêter après deux mois. "On est en train de bouffer des fayots, mais de toute façon on ne reprendra pas le boulot. Donc maintenant, il faut que tout le monde vienne. Tout le monde. Il faut venir jusqu'au bout, ne rien lâcher", lance un gréviste.