Les marches pour le climat organisées samedi 8 septembre en France, ont entraîné une mobilisation jamais vue en défense de l'environnement. A Rennes, les manifestants étaient entre 3 et 5 000, quelques centaines à Brest, Vannes, Lorient ou Quimper.
L'association 350.org et les autres ONG qui avaient contribué à organiser l'événement ont revendiqué dans un communiqué 115 000 participants dans toute la France, dont
"plus de 50 000" à Paris, où la préfecture de police a comptabilisé de son côté 18.500 personnes.
"C'est la plus grande journée d'action pour le climat en France, c'est la preuve que les citoyens sont prêts à demander des comptes et des engagements aux élus qui nous entourent, après un été catastrophique au niveau climatique", a commenté Clémence Dubois, responsable des campagnes de 350.org en France.
La marche parisienne répondait à un appel citoyen lancé sur Facebook par Maxime Lelong, un journaliste de formation âgé de 27 ans, et futur papa, après la démission fin août de l'ex-ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot. Parmi les facteurs qui l'avaient poussé à jeter l'éponge, ce dernier avait regretté un manque de soutien populaire face aux enjeux environnementaux.
"Ne nous laissez pas brûler", "Sous les pavés, la plage de Nicolas Hulot : merci à lui", ou encore "Cours Manu, la mer monte" : ces panneaux repérés au milieu de la foule, dans les diverses manifestations en France, accompagnés parfois de dessins d'enfants, montraient que le message avait été reçu 5 sur 5 par les personnes venues défiler, souvent en famille ou avec des copains. Dans l'Ouest, entre 3.000 et 5.000 personnes (selon la police et les organisateurs) se sont rassemblées à Rennes, plusieurs centaines ont défilé à Quimper, Brest, Lorient, Vannes...
Changeons le système
Ces marches en France se sont greffées sur une campagne internationale d'action, "Rise for climate" (Debout pour le climat), qui a vu des milliers de personnes défiler samedi dans de nombreuses villes à travers le monde, pour exiger des gouvernements une action sérieuse contre le dérèglement climatique. Un sommet sur le climat est prévu mi-septembre à San Francisco et la 24e conférence mondiale sur le climat, la COP24, commencera début décembre en Pologne.
Quelles suites au mouvement ?
S'il n'était pas présent, Nicolas Hulot avait encouragé les participants dans un tweet.
S’engager pour le #climat et la #biodiversité est la seule modernité. Les citoyens qui se mobilisent partout en France et ds le monde ont le pouvoir d’impulser le changement pr l’avenir de nos enfants.Continuez à faire entendre votre voix! #MarchePourLeClimat #RiseForClimate
— Nicolas Hulot (@N_Hulot) September 8, 2018
Reste à voir quelles suites cette mobilisation inédite pourrait avoir, alors que d'importantes décisions doivent êtres prises dans les mois qui viennent : la feuille de route énergétique du pays, la PPE, est attendue fin octobre.
"Ce succès montre que le sursaut citoyen est là, il ne manque que le sursaut politique", a abondé Maxime Combes, d'Attac, une des organisations soutenant cette journée d'action. Maxime Lelong veut de son côté bâtir "un outil en ligne démocratique" pour capitaliser sur cette mobilisation.