Sept cents scientifiques français ont lancé un appel aux dirigeants politiques pour qu'ils passent "de l'incantation aux actes pour enfin se diriger vers une société sans carbone".
"Seuls des changements immédiats et des engagements de court terme, dans le cadre, d'objectifs clairs et ambitieux à horizon 2030, peuvent nous permettre de relever le défi climatique", lancent ces scientifiques en Une du journal Libération daté de samedi. Parmi ces chercheurs, le climatologue breton Jean Jouzel, qui alerte depuis des années sur l'urgence à agir pour sauver la planète du réchauffement climatique.
Alors qu'une "Marche pour le climat" est organisée samedi dans plusieurs villes de France, dont Rennes et Brest, ces scientifiques déplorent que nous soyons "d'ores et déjà pleinement entrés dans le +futur climatique+ (...) Hausse du niveau de la mer, désoxygénation et acidification des océans, etc. : les manifestations concrètes du changement climatique ne cessent de s'accumuler".
"Traduire ces discours en choix politiques forts"
"Les discours sont insuffisants, comme le montrent les récents chiffres d'émissions de gaz à effet de serre (...) Il est tout aussi crucial qu'urgent de sortir du champ de l'incantatoire et de traduire concrètement ces discours en choix politiques forts et clairs au service d'une transformation sociétale profonde", poursuivent ces 700 chercheurs et professeurs d'écologie, de physique ou encore d'économie.
"Cette transformation (...) n'est pas une utopie. Elle repose pour beaucoup sur des solutions déjà disponibles : diminution de la consommation d'énergie, recours à des énergies décarbonées, meilleure isolation des bâtiments, mobilité repensée évitant les moteurs thermiques, etc.", lancent-ils. "Se préoccuper du changement climatique doit réellement devenir un objectif politique de premier ordre".
"Il appartient aux gouvernements et aux Parlements de mettre en place les conditions – législatives, réglementaires, institutionnelles, budgétaires et fiscales – d’une transition vers une société sans carbone" ajoutent-ils.
Le départ surprise de Nicolas Hulot, combiné aux événements climatiques extrêmes de cet été à travers le monde, a poussé de nombreux citoyens à s'engager pour l'environnement, d'abord sur les réseaux sociaux, avant des rassemblements prévus samedi dans la rue, où ils doivent être rejoints par des ONG, syndicats et partis politiques.