Trois agents de La Poste contestaient leurs sanctions devant le tribunal des prud'hommes de Rennes. Deux avaient été licenciés et un autre avait reçu un blâme en 2015, après avoir été mis en cause dans une affaire d'harcèlement. La Poste est déboutée et devra notamment rembourser Pôle Emploi.
Le tribunal des prud'hommes de Rennes a rendu sa décision le 30 octobre. Trois salariés de La Poste avaient été mis en cause pour harcèlement et avaient été sanctionnés par leur direction en 2015. Deux d'entre eux avaient été licenciés, un autre avait reçu un blâme.
Le tribunal vient de débouter La Poste et juge ces licenciements abusifs, "sans cause réelle et sérieuse". Le blâme est annulé pour l'agent concerné. De plus, La Poste devra rembourser Pôle Emploi des indemnités chômages versées, dans la limité de six mois et indemniser les agents pour le préjudice subi.
Discrimination syndicale
"Pour nous, c'est une victoire" indique Philippe Charles, secrétaire départemental de la CGT La Poste 35. "Cela fait quatre ans que nous attendions ce jugement. Ce dossier est emblématique, sur fond de discrimination syndicale avérée." "En 2015, une réorganisation était en cours, contestée. La volonté aux colis, c'était d'affaiblir les représentations syndicales."
Selon la CGT, l'un des salariés licencié souhaiterait sa réintégration. L'autre personne licenciée a retrouvé du travail et veut tourner la page.Les salariés avaient besoin de retrouver leur dignité.
Pour le syndicat SUD "ce jugement est un véritable camouflet pour la direction de La Poste. Il va sans dire que nous considérons que cette répression syndicale a échoué et nous nous en réjouissons. Car Il s’agissait bien d’une tentative de supprimer toute représentation syndicale dans les services de nuit de la plate-forme colis du Rheu."
SUD envisage "la possibilité de poursuivre La Poste pour diffamation et calomnie mensongère, car accuser des agents d’harcèlement moral sans fondement, publiquement et à l’intérieur de l’entreprise, n’est pas acceptable."
200 salariés travaillent sur la plateforme du Rheu.
Contactée, La Poste ne "souhaite pas commenter cette décision de justice."