Un immeuble situé rue Saint-Hélier à Rennes a fait l'objet d'une première évacuation début février. Ses locataires avaient pu regagner leurs appartements. Ce 18 février, la mairie de Rennes prononce un arrêté de péril imminent qui implique l'évacuation des locataires mais pas des commerçants.
Des fissures, des craquements, des plafonds qui s'abaissent, des murs qui se lézardent. Un immeuble de la rue Saint-Hélier à Rennes a dû être évacué par les pompiers le 4 février dernier au regard de sa dangerosité potentielle.
Un arrêté de péril
Depuis, les locataires avaient pu regagner leurs appartements. Mais la mairie de Rennes prononce ce mardi un arrêté de péril qui entraîne une nouvelle évacuation des habitants. Il ne concerne pas les commerces cette fois-ci. "La Ville de Rennes prend contact avec les locataires pour proposer une solution de relogement à ceux qui le souhaitent."
"On engage une nouvelle procédure de péril imminent", indique Cyrille Morel, conseiller municipal, en charge de la prévention des risques des immeubles."Cela veut dire que nous demandons au tribunal administratif de se saisir du dossier, pour qu'il désigne un expert qui sera en charge de remettre rapidement un rapport sur l'état de cet immeuble." Il ajoute : "Après des réparations, la semaine dernière, des fissures sont apparues et on ne sait pas de quand elles datent, d'où cette décision."
Laëtitia, habitante de l'immeuble faisait partie des trois locataires toujours présents sur les lieux (sur 11 au total). Elle se dit "sidérée" par le délai avant cette décision, surtout de la mise en place d'un expert judiciaire qui était, selon elle, déjà annoncée le 28 janvier. Elle est logée à l'hôtel pour trois jours.Cette immeuble aurait dû être rasé depuis longtemps.
Elle explique que la plupart de ses voisins ont déménagé. "Ils ont fui" précise-t-elle. Elle souligne que le propriétaire des lieux a été avisé à plusieurs reprises de l'état du bâtiment, par l'ensemble des locataires depuis l'année dernière. La mairie aurait été saisie du dossier en décembre. Cette dernière a alors demandé une expertise au propriétaire.
Elle-même a fait appel à un expert qui aurait indiqué des malfaçons, des travaux mal faits (le 6 février). Alors que les appartements sont désertés, elle s'interroge sur des visites d'agences immobilières. Elle estime "que depuis le début, il y a un acharnement à vouloir nous faire réintégrer nos logements."
Depuis la première évacuation de l'immeuble, elle regrette le manque de disponibilité de la mairie de Rennes et l'absence de réponse face à la situation, évoquant même "une violence institutionnelle". Selon Laëtitia, l'immeuble au n°28 présenterait le même genre de problèmes.
Du côté des commerçants, David ne se dit pas inquiet d'un risque d'effondrement. Si de gros travaux étaient à prévoir, il devrait pourtant envisager un déménagement, ce qui n'est pas sans conséquences financièrement.